La première journée du comité des signataires, en charge de préparer le référendum calédonien de 2018, vient de s’achever, ce jeudi, à Paris. Parmi les nombreux sujets à la table des discussions, l’épineux sujet du litige électoral spécial des élections provinciales, qui semble être aujourd’hui réglé.
D’importants acteurs politiques calédoniens étaient présents, ce jeudi, à l’Hôtel de Matignon, pour la première journée de cet énième comité des signataires, qui doit préparer le référendum de sortie, ou pas, de la Nouvelle-Calédonie. Jusqu’à samedi, le comité des signataires se penchera sur les nombreux sujets qui feront la Nouvelle-Calédonie d’après 2018. Parmi ces sujets, le transfert des compétences, l’avenir institutionnel du Caillou, les contrats de développement ou encore, la nomination du Vice-recteur. La crise du nickel sera, quant à elle, débattue samedi. Mais le sujet qui a, aujourd’hui, retenu toute l’attention des élus calédoniens et du Premier ministre Manuel Valls fut incontestablement celui du litige électorale des élections provinciales. A la fin de cette première journée de travail, la question, qui a provoqué un comité exceptionnel en juin dernier, semble avoir été réglée. « Les partenaires sont parvenus à un compromis, un véritable pacte de confiance », a déclaré devant la presse Manuel Valls. Il poursuit, « cet accord politique permet de régler définitivement la question des listes électorales spéciales pour les élections provinciales ».
Outremers360 était présent lors de cette première journée du comité des signataires, et a pu interroger Paul Neaoutyine, Président de la Province Nord et Philippe Gomez, député UDI de la Nouvelle-Calédonie.
Paul Neaoutyine, Président de la Province Nord, Union Nationale pour l’Indépendance.
Quel est votre sentiment de cette première journée ?
Nous avons bien travaillé. C’est toujours un peu lent pour faire sortir les opinions des uns et des autres. Le sujet épineux était de s’entendre sur le litige électoral, c’est fait. Ce qui veut dire que ceux qui sont arrivés après 1998 (date des Accords de Nouméa, ndlr) soient radiés mais il y a des procédures réalisées pas les commissions, ils peuvent toujours se défendre. Et pour les 2300 qui ont été retrouvés sur les fichiers de la Nouvelle-Calédonie entre 1988 et 1998, restent finalement sur la liste spéciale. Sur l’ensemble des deux groupes, qui ont porté le litige électoral, on s’est mis d’accord sur le fait qu’on laisse faire les juridictions et les commissions administratives et on ne relance pas ces choses là. De toute façon c’est sur la base des listes de 2015. Par contre, il est dit que pour les inscriptions après 2015 et avant la consultation, on doit appliquer les règles et on ne devrait pas retrouver des personnes arrivées après 1998.
C’est gens-là seront radiés ?
Non. C’est à dire que pour les nouvelles demandes d’inscription, sur la base des juridictions et commissions administratives, on ne devrait pas retrouver des gens arrivés après 1998. C’est la règle des 10 ans, un sujet glissant pour ceux arrivés entre 1988 et 1998, c’est fini depuis 2008. Ca devrait être calé. Sur les autres sujets, nous nous sommes entendu pour que le travail des experts sur la santé de l’Accord. Un calendrier nous sera proposé à l’occasion de la visite du Premier ministre en Nouvelle-Calédonie, et d’ici là, on doit réagir au travail effectué et aux piste ouvertes.
Concernant la question du Vice-recteur ?
Le Premier ministre a d’emblée répondu ce matin. C’est le Ministère de l’Education nationale qui a le dernier mot. Il a donc fait le choix de quelqu’un qui est proche de la retraite mais il a affirmé qu’on pouvait faire évoluer le dispositif. Je pense que c’est raisonnable.
Est-ce que cette journée vous a personnellement satisfait ?
On était pour quelque chose et avant 11h on avait trouvé une solution, donc on a refait la même chose aujourd’hui. Nous on est pas le facteur bloquant. C’est une discussion entre les gens de l’Union Calédonienne et les ceux du groupe Les Républicains, qui se renvoient les choses.
Philippe Gomes, député UDI de la Nouvelle-Calédonie, Union Calédonienne.
Quels sont vos sentiments après cette journée ?
Aujourd’hui, nous avons définitivement mis derrière nous l’affaire du litige électoral, c’est réglé ! C’est un poids de moins dans la vie politique calédonienne puisqu’on traine ce boulet depuis 15 années, et qui a largement pollué les relations entre indépendantistes et non-indépendantistes. Surtout, on a pris un élan nouveau pour, d’ici octobre prochain, définir quels sont nos accords et désaccords sur la sortie: essayer d’arriver à une somme de convergence et une identification des divergences de façon à éclairer le lendemain du référendum.
Avec la méthode Matignon ?
En adoptant une méthode qui n’est pas proposé par Matignon. Matignon a essayé de trouver une méthode, entre la volonté d’un scrutin d’émancipation, d’auto-détermination exigée par les indépendantistes, ils ont rappelé ce matin qu’ils veulent que la question de l’indépendance soit clairement posée, entre une volonté consensuelle, des Républicains, de ne pas avoir un choix binaire, et la volonté de Calédonie Ensemble de dire qu’il faut éclairer le lendemain. L’ensemble de ces démarches nous conduit à définir quelles sont nos convergences et nos divergences. À la sortie, on aura, en octobre, ce qui nous rassemble et ce qui continu à nous diviser. Au moins, les Calédoniens seront éclairés de manière plus précise sur ce qui se passera après le référendum de 2018. Si tout se passe bien, une nouvelle étape pourra être franchie. J’ai senti une dynamique positive.