Centre pénitentiaire de Guyane: Urvoas demande aux syndicats de « calmer le jeu »

Centre pénitentiaire de Guyane: Urvoas demande aux syndicats de « calmer le jeu »

Ce mercredi, le ministre de la Justice Jean-Jacques Urvoas, a déclaré vouloir « obtenir que certaines organisations syndicales calment le jeu » plutôt qu’ « inciter à la situation désastreuse de l’établissement », pour instaurer un meilleur climat au centre pénitentiaire de Guyane, marqué par la violence et la sur-occupation.

Interpellé par le député de Guyane Gabriel Serville (Front de Gauche), sur un centre pénitentiaire « littéralement au bord de l’implosion », le ministre de la Justice a reconnu que la situation décrite était « rigoureusement exacte » depuis la création de l’établissement en 1998. « Nous y accumulons toutes les difficultés », a dit le ministre, avec une population qui se monte aujourd’hui à « 880 détenus ». « Nous avons un taux de sur-occupation de 143%, 100 personnes dorment au sol » sur des matelas, a-t-il dit. Il a également déploré « un absentéisme des personnels qui est inadmissible, inadmissible, bien au-delà de toutes les normes supportables ». « Et vous avez une violence dans l’établissement qui fait honte à la République », a-t-il poursuivi, évoquant « des bagarres avec armes blanches », une séquestration d’un détenu par un autre détenu le 2 juin, et « des meurtres qui se déroulent dans cet établissement ».

Le ministre a rappelé que l’ancienne garde des Sceaux, Christiane Taubira, avait demandé « une inspection auprès de l’Inspection générale des services judiciaires », qui a remis son rapport en octobre. « Depuis, chaque mois nous avons pris des décisions » pour que la situation s’améliore, a affirmé M. Urvoas, en citant « des sanctions, des radiations de personnels pour faute professionnelle », des déplacements de détenus dans les Outre-mer ou dans l’Hexagone, et des « travaux engagés », pour « que l’oisiveté ne soit plus aujourd’hui la pire des choses dans cet établissement ». « Des crédits sur la réinsertion ont été débloqués », et des formations mises en place, a-t-il ajouté. Mais « il faut faire plus », a-t-il reconnu, et tout d’abord « obtenir que certaines organisations syndicales calment le jeu plutôt qu’aujourd’hui, inciter à la situation désastreuse de l’établissement ». Enfin, a-t-il souligné, « la moitié des détenus sont de nationalité étrangère (Brésil, Surinam, etc.) ». « Il faut, et je vais le faire, engager des négociations avec ces partenaires pour que ces personnes soient incarcérées dans leur pays », a-t-il promis.

Avec AFP.