C’est du moins ce qu’a convenu le gouvernement et plus précisément la Ministre des Outre-mer pour le budget 2016 de la Polynésie française. En plus des 80 millions prévus dans la Dotation Globale d’Autonomie (DGA), l’Etat s’engage à avancer 4 millions d’euros de plus pour atteindre les 84 millions.

Le sujet avait secoué le Sénat, lors de l’examen du vote du budget de la Polynésie française, vote pendant lequel le Sénateur polynésien Nuihau Laurey avait déposé un amendement pour compléter la baisse de la DGA. Amendement qui avait fait bondir Georges Pau-Langevin, rappelant qu’elle s’était engagé à pallier la baisse en finançant les 4 millions manquants et que l’amendement déposé par le Sénateur aurait fait perdre 16 millions d’euros à la Collectivité. Mais dans la nuit de vendredi à samedi, le budget est repassé dans les mains des députés, et l’amendement en question n’est plus d’actualité. À la place, la députée PS et rapporteur générale au nom de la commission des finance Valérie Rabault, a rédigé un amendement soulignant dans l’exposé sommaire que l’article « tel que voté par le Sénat ne fixe pas de montant pour la DGA, quis e trouve de ce fait réduit à zéro. Par ailleurs, le gouvernement s’est engagé à rendre en gestion à la Polynésie les 4 millions d’euros de baisse prévu en 2016 ».

Le député Meyer Habib (UDI) a rappelé la vocation de la DGA, « cela ne fait pas dix ans que la Polynésie a pris pleinement conscience des conséquences sanitaires et environnementales des essais nucléaires. Au-delà d’un simple engagement financier, cet dotation exprime donc un geste fort de l’Etat », il poursuit, « par conséquent, sa baisse représente à nos yeux une mesure moralement inacceptable. L’Etat ne peut ainsi se dédire, à plus forte raison quand sa responsabilité est engagée et que des vies ont été brisées ». Maina Sage, députée UDI de la Polynésie reste confiante, « à l’Assemblée Nationale, ce qui est dit par le gouvernement en séance est considéré comme un engagement ». Dans le même temps, l’Assemblée territoriale de la Polynésie française votait à l’unanimité son budget de fonctionnement, s’élevant à 19 millions d’euros. Pour une telle somme, jamais les représentants de l’Assemblée de la Polynésie n’ont été aussi d’accords.