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D’abord accueillie par le député de la Guyane Lénaick Adam puis guidée par un huissier de l’Assemblée Nationale, Ramlati Ali a fait ses premiers pas dans l’Assemblée Nationale ce vendredi 23 juin.
Quelques jours après l’annonce de la déclaration de sa victoire par la commission de vérification, Ramlati Ali (PS) est venue récupérer sa mallette de députée à l’Assemblée. Un moment plein d’émotion pour celle qui devient la première femme députée du département. «Je suis très émue aujourd’hui. Il y a un an, je ne pensais pas pouvoir participer à une telle aventure. Cela me fait penser à ma grand-mère qui a été une grande chatouilleuse, qui s’est battue avec d’autres femmes pour Mayotte. Etre la première à aller aussi loin, il est vrai que cela ne me laisse pas indifférente ». Ramlati Ali est consciente de la tâche qui l’attend. « Tout le monde me regarde. Je me dois de réussir pour les mahoraises de ma génération et les plus jeunes, afin de leur montrer que les femmes peuvent réussir en politique ».
Ramlati Ali a déclaré vouloir défendre Mayotte dans son ensemble et n’a pas pour l’heure fixé de feuille de route précise. Toutefois, l’élue socialiste a exprimé la volonté de siéger au sein de la commission de la culture. Elle portera une attention particulière au domaine de la santé, notamment à la formation des médecins.
La députée de la 1ère circonscription de Mayotte s’est prononcée sur la volonté de son adversaire Elad Chakrina de déposer un recours auprès du Conseil constitutionnel. « Il a le droit de contester le scrutin. On attendra les résultats ». Ramlati Ali a rappelé qu’une erreur de comptage donnant Elad Chakrina gagnant s’était produite lors du premier tour, avant de la placer en tête avec 12 voix d’avance.
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— Outremers360 (@outremers360) 23 juin 2017
Le mouvement des Chatouilleuses
Les chatouilleuses, officiellement le collectif des femmes pour la vie publique, sont des femmes de Mayotte qui se sont battues, dans les années 1960 et 1970, pour réduire l’influence des autres îles de l’archipel des Comores sur Mayotte et arrimer cette dernière à la République française. Elle sont aussi surnommées soroda, ce qui signifie soldat en comorien. Sous la conduite de Zéna M’Déré, plusieurs centaines de femmes étaient organisées en commandos et prenait à partie les responsables politiques comoriens, en recourant à un moyen d’action original pour les repousser : les chatouilles.