Arrivée du Président de la République Emmanuel Macron en Guyane

Arrivée du Président de la République Emmanuel Macron en Guyane

©DR

Emmanuel Macron est arrivé jeudi peu avant midi (heure locale) à l’aéroport de Cayenne pour une visite de 48 heures en Guyane, dans un climat tendu, entre un appel à la mobilisation du collectif Pour Laguiyann Dekolé et un boycott des maires du département. 

Il s’agit du premier voyage outre-mer du président de la République, si l’on excepte le déplacement en urgence aux Antilles après l’ouragan Irma. Dans la foulée de son arrivée, Emmanuel Macron s’est rendu en hélicoptère à Maripasoula, au Sud-Ouest. A la frontière fluviale du Suriname, Maripasoula est la plus grande commune de France en terme de superficie pour une population de 11.000 habitants. Cette commune, qui n’est accessible que par voie aérienne ou en pirogue, concentre les problèmes du département : orpaillage illégal, immigration clandestine, enclavement. Sur place, il rencontrera les militaires de la gendarmerie et des forces armées guyanaises (FAG) qui luttent contre l’orpaillage clandestin, s’entretiendra avec les élus et chefs coutumiers et visitera le chantier d’un futur internat.

Si plusieurs élus guyanais, dont le député Lénaïck Adam, les Sénateurs Antoine Karam et Georges Patient, ainsi que le Président de la Collectivité territoriale Rodolphe Alexandre, accompagnent Emmanuel Macron lors de cette séquence à Maripasoula, le Député Gabriel Serville (GDR) et l’eurodéputé réunionnais Younous Omarjee ont préféré rester à Cayenne, où une marche est organisée à l’appel du collectif Pou Laguiyann Dékolé. Le Collectif réclame notamment que le chef de l’État respecte l’Accord de Guyane signé après le mouvement social qui a paralysé le territoire au printemps, ainsi qu’un entretien avec ce dernier, ce qui aurait été accepté.

La journée de vendredi sera consacrée à la visite du centre spatial de Kourou, et notamment du chantier du futur pas de tir d’Ariane 6, et à une séquence européenne, en présence du président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker, avec qui il refermera la 22ème conférence des Régions ultra-périphériques (RUP).

Emmanuel Macron est par ailleurs confronté à la grogne des maires de Guyane, qui ont annoncé dans un communiqué qu’ils n’iraient pas accueillir le chef de l’État et ne participeraient pas au dîner républicain prévu ce jeudi soir pour dénoncer « l’absence d’un temps de rencontre » entre eux et Emmanuel Macron. Selon l’Élysée, les maires ont toutefois obtenu une réunion de travail avec le président. De son côté, le Collectif Pou Lagwiyann Dékolé appelle à une nouvelle mobilisation ce vendredi. La maire de Cayenne, Marie-Laure Phinera-Horth, a pour l’occasion, et par « soutien », annoncé la fermeture des services municipaux, « afin de permettre (…) de participer sereinement à la mobilisation ».
Avec AFP