Antilles : 5,4 millions d’euros pour la lutte contre la pollution à la chlordécone jusqu’en 2020

Antilles : 5,4 millions d’euros pour la lutte contre la pollution à la chlordécone jusqu’en 2020

©Twitter / Annick Girardin

Devant les parlementaires et élus locaux de Guadeloupe et Martinique, la ministre des Outre-mer a présenté, ce jeudi 13 juin, la « feuille de route chlordécone 2019-2020 » qui mobilisera 5,4 millions d’euros de la part de l’État. 

« Une nouvelle ambition en matière de réduction de l’exposition de la population à la chlordécone est ainsi fixée en inscrivant collectivement les efforts vers le « zéro chlordécone dans l’alimentation » (renforcement des contrôles, valeurs de gestion des limites maximales de résidus, charte de qualité sur les productions locales, accompagnement des filières agricoles, renforcement des actions en direction des jardins familiaux …) », a indiqué le Ministère des Outre-mer à l’issue de cette 3ème réunion interministérielle sur la lutte contre la pollution à la chlordécone.

En outre, « les actions en matière de prévention sont renforcées dans une logique d’accompagnement des populations, en particulier des plus vulnérables (femmes enceintes, jeunes enfants…), pour réduire au maximum leur exposition à la chlordécone. Une action particulière de prévention sera menée en milieu scolaire par des étudiants poursuivant des études médicales et paramédicales dans le cadre du service sanitaire ».

Le Gouvernement s’est également engagé à aller plus loin sur la reconnaissance individuelle des maladies liées à l’exposition professionnelle à la chlordécone. Ainsi, « l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) et l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) ont été saisis afin de rendre une expertise sur les pathologies liées aux pesticides, en priorisant les résultats sur la chlordécone, dans la perspective d’une évolution des tableaux de maladies professionnelles et d’une indemnisation facilitée pour les malades. Leurs travaux permettront de définir, d’ici la fin de l’année 2019, les modalités de reconnaissance de pathologies professionnelles identifiées comme liées à l’exposition à la chlordécone ».

« Un courrier sera adressé aux médecins traitants des Antilles pour les sensibiliser au repérage des patients potentiellement éligibles », « afin de mieux informer les professionnels de santé et la population sur les modalités de demande de reconnaissance ». « Une campagne d’information sur cette procédure sera menée en parallèle par les Caisses de sécurité sociale », ajoute le Ministère. « Par ailleurs, le sujet d’un fonds d’indemnisation pour les victimes professionnelles de produits phytopharmaceutiques, dont la chlordécone, sera ouvert dans le cadre des lois de financement à l’automne 2019, à l’initiative de la ministre des solidarités et de la santé ».

Le Ministère des Outre-mer indique enfin que « les travaux de co-construction du futur plan chlordécone IV, impliquant la population, vont débuter à la rentrée 2019 ». « Le gouvernement souhaite pouvoir mobiliser tous les acteurs et toutes les sources de financements pour permettre de mettre en œuvre un plan ambitieux avec la contribution de tous ».

Affiche chlordécone