Accord de Nouméa : Une « responsabilité collective » assure le Premier ministre

Accord de Nouméa : Une « responsabilité collective » assure le Premier ministre

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Ce mardi 1er août, le sénateur (LR) de la Nouvelle-Calédonie Pierre Frogier a interpellé le Premier ministre Edouard Philippe sur la sortie de l’Accord de Nouméa, qui doit se conclure par le référendum d’autodétermination de 2018. « Etes-vous prêt (…) à vous engager dans ce grand palabre pour l’avenir » a notamment demandé le sénateur Pierre Frogier.

Rappelant la place de la Nouvelle-Calédonie dans le discours de politique générale du Premier ministre, le sénateur Pierre Frogier a salué un « volontarisme qui succède à l’attentisme et aux atermoiements du quinquennat précédent ». « Mais il faut passer de la parole aux actes » a-t-il insisté. « S’il n’est pas saisi d’ici mai prochain » par le Congrès calédonien, « l’Etat devra organiser en novembre 2018 la consultation pour l’autodétermination de la Nouvelle-Calédonie », poursuit-il. « Le risque est grand » a prévenu le sénateur, « que ce scrutin de nature exagérément binaire, mal préparé, remette le feu aux poudres ». Pour rappel, les Calédoniens devront répondre par oui ou non à la question constitutionnalisée « voulez-vous que la Nouvelle-Calédonie accède à la pleine souveraineté ?».

« Etes-vous prêt lors de votre venue en Nouvelle-Calédonie (prévue en décembre 2017, ndlr), à vous engager dans ce grand palabre pour l’avenir ? » a demandé le sénateur Pierre Frogier au Premier ministre, faisant allusion aux Etats généraux pour l’avenir organisés « sur le plan local ». Renvoyant le Premier ministre Edouard Philippe à son « engagement personnel »  sur la Nouvelle-Calédonie, Pierre Frogier conclut : « Pourriez-vous nous dire comment vous comptez traduire celui-ci dans les faits ? (…) La parole de l’Etat est attendue à Nouméa ».

« Organiser un scrutin dont la légitimité ne sera pas contestée »

« Je suis conscient des enjeux et des défis considérables qui nous attendent collectivement en Nouvelle-Calédonie », a répondu le Premier ministre. Souhaitant « éviter que les tensions s’avivent », le Premier ministre a rappelé les nombreux entretiens, « parlementaires ou non », tenus avec les élus calédoniens tels que Philippe Gomès, député de la 2ème circonscription de Nouvelle-Calédonie, ou encore Paul Néaoutyine, Président indépendantiste de la province Nord. Le Premier ministre a assuré son intention d’« organiser un scrutin dont la légitimité ne sera pas contestée », faisant du référendum calédonien une « responsabilité collective » des acteurs de l’Accord de Nouméa. « C’est une priorité de notre action », a insisté le Premier ministre, écho aux termes déjà employés par la ministre des Outre-mer lors de sa visite en Nouvelle-Calédonie.

« Se prononcer sur l’accession à la pleine souveraineté, cela n’est pas se prononcer pour ou contre le destin commun », a conclu le Premier ministre. En attendant, Edouard Philippe devra, en octobre, participer à son premier et dernier Comité de Suivi des Accords avant le référendum. Il se rendra ensuite en Nouvelle-Calédonie, « au cours de la première quinzaine du mois de décembre ».