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Emmanuel Macron a assuré, lors d’une conférence de presse ce vendredi à Cayenne, que « la parole de l’Etat » sur les engagements pris par le gouvernement précédent en faveur de la Guyane « sera tenue ».
Mais, a-t-il ajouté quelques heures après des heurts entre manifestants et forces de l’ordre, « le rôle de l’Etat » n’est pas de « céder à des pressions, quelles qu’elles soient, en particulier lorsqu’elles n’ont pas la légitimité démocratique ». Le Président a ainsi réagi au cours d’une conférence de presse à Cayenne aux manifestations organisées jeudi, au premier jour de sa visite, par le collectif Pou Lagwiyann Dékolé (Pour que la Guyane décolle). Celles-ci ont dégénéré en incidents qui ont duré plusieurs heures dans la nuit. « Je ne peux pas donner reconnaissance à des gens ambigus sur leur mode d’action », a déclaré le Président de la République à propos du Collectif Pou Lagwiyann Dékolé, qui avait largement mobilisé la population en mars et avril dernier. « Les élus de la République sont les interlocuteurs légitimes pour le Gouvernement et le Président de la République », a-t-il ajouté.
Macron à propos du collectif Pou Lagwiyann Dékolé : « je ne peux pas donner reconnaissance à des gens ambigus sur leur mode d’action » #Guyane
— Nicolas Mézil (@nicolasmezil) 27 octobre 2017
Devant la presse, Emmanuel Macron a précisé que l' »intégralité des deux premiers volets » des accords conclus en avril « seront appliqués » et que « la parole de l’Etat sera tenue ». Il faisait référence au plan de 1,08 milliard d’euros signé sous la présidence de François Hollande. S’agissant de « la demande complémentaire », à hauteur de 2,1 milliards, « il y avait un engagement à étudier les propositions qui sont faites et j’ai réitéré hier cet engagement à étudier », a-t-il dit. Le Président de la République a aussi annoncé que l’envoi de « renforts » de forces de sécurité en Guyane serait « accéléré ». Cinq personnes ont été interpellées tandis qu’un gendarme mobile et un policier ont été légèrement blessés au cours des heurts dans le centre de Cayenne. « Je ne suis pas le Père Noël parce que les Guyanais ne sont pas des enfants », avait averti le Chef de l’Etat au cours de la première étape de sa visite, à Maripasoula (sud-ouest, à la frontière fluviale du Surinam).
Les 2,1 mds € en complément du plan d’urgence pour la #Guyane seront étudiés dans le cadre des Assises des Outre-Mer, affirme E. Macron pic.twitter.com/iUbpLo48kH
— Nicolas Mézil (@nicolasmezil) 27 octobre 2017
Le Président de la République, accompagné dans son déplacement par le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker et plusieurs ministres, est attendu dans la matinée au Centre spatial de Kourou, vitrine de l’économie guyanaise et symbole d’inégalités sociales alors que d’autres communes n’ont ni électricité ni eau courante. En parallèle, les Collectifs ont appelé à une nouvelle manifestation. Le Président de la République Emmanuel Macron doit une nouvelle fois s’exprimer ce samedi, lors d’une séquence sur les Assises des Outre-mer. A 7.000 km de Paris, la Guyane, vaste de 83 000 km2 pour environ 254 000 habitants, cumule les difficultés: immigration clandestine massive, insécurité croissante, communes enclavées, services de santé défaillants, système scolaire inadapté, taux de chômage très élevé (23%).
Ce que les Guyanais attendent, ce n’est pas le père Noël, mais un chef d’Etat qui respecte les engagements pris par l’Etat.
— Gabriel Serville (@GabrielServille) 27 octobre 2017
Avec AFP.