A Paris, le Medef présente son programme Outre-mer 2020

A Paris, le Medef présente son programme Outre-mer 2020

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Ce mercredi 25 janvier, le Medef a présenté son programme Outre-mer 2020: un document d’un peu plus de 100 pages qui se veut être « une vraie vision, un dessin, une ambition pour les Outre-mer ».

Les patrons des Medef ultramarins étaient réunis autour de Pierre Gattaz, ce mercredi 25 janvier à Paris, afin de présenter le projet Outre-mer 2020 et le document lié à ce projet. Seuls les Medef de Polynésie française et de Saint-Martin étaient absents. « Ce document c’est la voix des entrepreneurs de terrain » a déclaré Pierre Gattaz dont le mot d’ordre est la simplification. « Il faut simplifier, dans le domaine de la législation du travail, dans le fiscal, le juridique », plaide-t-il, « nous sommes en train de créer un monstre bureaucratique en France, il faut tuer ce monstre ».

En guerre contre la « complexité administrative »

« Il y a les économies du tourisme à développer, les économies bleues, les énergies, les Outre-mer ont aussi de la biodiversité. Il y a beaucoup de choses à faire pour développer économiquement ces territoires non seulement localement mais en plus dans l’exportation et la mondialisation », pointant du doigt « une administration sur-dimensionnée dans ces territoires et donc une fiscalité qui asphyxie les acteurs locaux et une complexité administrative incroyable ». « Si on veut créer de l’emploi, il faut aller chercher la croissance. La croissance, les acteurs locaux peuvent la faire, la trouver. Il faut faire confiance aux entrepreneurs, faire baisser les charges et la complexité administrative. Appliquer le droit français et européen à ces territoires, c’est les asphyxier de plus en plus » en terme de procédures.

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Pour Bernard Edouard, Président du Medef de la Martinique, « la proposition qui a le plus de sens, c’est celle de la simplification de la fiscalité. Il faut arrêter de travailler par dérogation, il faut prendre en compte nos réalités et proposer des mesures simples de façon à pouvoir aider les entreprises à retrouver la confiance, que ce soit dans le secteur touristique ou dans la transition énergétique ».

Les zones franches, facteurs de compétitivité ?

En plus de la simplification administrative, les patrons des Medef ultramarins défendent l’implantation de zones franches en Outre-mer, dont le principe est d’offrir des avantages fiscaux (exonération de TVA, exonération d’impôt sur les bénéfices ou les plus-values, etc.) et des exonérations de droits de douane (taxes à l’importation ou à l’exportation), dans le but d’attirer des investisseurs. C’est notamment le Président du Medef de Mayotte Thierry Galarme qui a plaidé en faveur des zones franches pour, dit-il, « trois raisons: le coût du travail est plus important de 40% à Mayotte par rapport à la métropole, nous avons à nos frontières des pays « low-cost » et au 1er janvier 2018, le code du travail de métropole va s’appliquer à Mayotte, ça veut dire que nous aurons un enchérissement du coût du travail de 15 à 40% en fonction des entreprises ».

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Autour de Pierre Gattaz, Thierry Lanxade et les patrons des Medefs ultramarins ©Outremers360

« Je prédis un cataclysme économique au 1er janvier 2018 à Mayotte si, en contre-partie de l’application du code du travail et des conventions collectives qu’on nous impose à marche forcée, on n’a pas cette zone franche qui nous rendra compétitifs ». Pour Thierry Galarme, les conséquences seront nombreuses, parmi lesquelles, la suppression d’emplois ou la délocalisation, la fermeture et la fuite des entreprises chez les pays voisins.

Le document « France Outre-mer 2020 »

Ces 106 pages du document « France Outre-mer 2020 » sont une « première » selon Thibault Lanxade, Vice-président du Medef en charge des PME-TPE, qui s’est plus particulièrement occupé de la rédaction du projet. « Dès son élection, Pierre Gattaz a souhaité que les Outre-mer soient associés plus étroitement à la réflexion et à l’action du Medef », explique-t-il. « C’est pour ça que depuis deux à trois ans maintenant, avec les entrepreneurs d’Outre-mer nous avons développé ce document qui est une vraie vision, un dessin, une ambition pour ces territoires », souligne Pierre Gattaz. « On peut tout faire, on peut tout réussir et tout créer. (…) On a tous les atouts et voilà quelques propositions qui reviennent à dire: faites-nous confiance, développez un environnement fiscal, social et administratif simple, qui permet l’agilité, la rapidité, la création d’emploi rapidement et surtout pour les jeunes ».

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Outre la simplification administrative, le projet Outre-mer 2020 plaide pour davantage de projets d’infrastructures stratégiques (comme le hub de transbordement à Saint-Pierre et Miquelon), le développement touristique et l’attractivité des territoires, , le développement de nouveaux secteurs « à forte valeur ajoutée »: numérique, une économie centrée autour des seniors, la recherche médicale et pharmaceutique, la biodiversité ou encore l’économie bleue. Pour le Medef, il y a trois conditions « pour permettre à ces ambitions de se réaliser »: un cadre juridique, social et fiscal adapté, une nouvelle gouvernance et une plus forte intégration régionale. Reste à savoir quel candidat à la Présidentielle de 2017 répondra le plus aux attentes du Medef.

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