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Du 22 au 25 octobre, le président de la République Emmanuel Macron effectuera son 5ème déplacement Outre-mer, à Mayotte, La Réunion mais aussi sur l’île Glorieuse, dans l’archipel des éparses. Un déplacement qui veut mettre en relief l’acte 2 de son quinquennat, entre immigration, écologie et biodiversité, développement économique et intégration régionale.
Après deux déplacements aux Antilles, un en Guyane et un en Nouvelle-Calédonie, Emmanuel Macron arrive, la semaine prochaine, à Mayotte, dans une partie des TAAF et à La Réunion. Selon l’entourage du président, le déplacement est important, l’un des plus importants de sa rentrée, le premier dans l’Océan Indien et surtout, en cohérence avec l’acte 2 du quinquennat. Accompagné de 5 à 6 membres du gouvernement, dont la ministre des Outre-mer Annick Girardin, le chef de l’État abordera les sujets de la lutte contre l’immigration, de l’écologie et de la biodiversité, de l’emploi, du développement économique et de l’intégration régionale.
C’est en premier lieu sur l’île aux Parfums, 101ème département français, qu’Emmanuel Macron débutera sa visite. Dès lors, il rentrera dans le vif du sujet puisque les dispositifs maritimes d’interception d’embarcations de clandestins lui seront présentés sur le bras de mer séparant l’aéroport de Pamandzi, situé en Petite terre, et la capitale Mamoudzou, sur la Grande terre. L’occasion de revenir sur le plan « civilo-militaire », dit opération « Shikandra », présenté en août dernier par Annick Girardin. Pour l’anecdote, le shikandra est un poisson de lagon à Mayotte qui, dit-on, mord lorsqu’on s’approche de son habitat.
Les dispositifs prévus par cette opération sont nombreux : augmentation des effectifs militaires, de la brigade nautique, une logistique neuve et rénovée avec huit intercepteurs « en parfaite condition opérationnelle », la création d’une « unité littorale des affaires maritimes », la surveillance aérienne ou encore, le renforcement de la coopération régionale avec l’archipel voisin des Comores. Séquence régalienne oblige, le président de la République sera accompagné par le « pôle Intérieur » du gouvernement, vraisemblablement, Christophe Castaner. Une visite est notamment prévue dans le village de M’tsamboro, localité mahoraise la plus proche d’Anjouan, d’où arrivent principalement les flux migratoires comoriens.
22 000 reconductions au 1er octobre
Pour le gouvernement, les résultats de la lutte contre l’immigration clandestine sont probants. En 2019, 17 736 reconduites ont été effectuée du 1er janvier au 15 août, soit une augmentation de 150% des interpellations entre 2018 et 2019. Rien que sur le premier semestre 2019, l’État enregistre une moyenne de 2 368 « éloignements » par mois, contre 1 250 en 2018. Au 1er octobre, le nombre de reconduites s’élève à 22 000 alors que la ministre Annick Girardin vise les 25 000 pour la fin 2019. À Mayotte, près de la moitié de la population serait étrangère, dont 50% en situation irrégulière.
Outre la lutte contre l’immigration clandestine, Emmanuel Macron devrait également aborder des sujets liés au développement économique de l’île, parmi les départements les plus pauvres de France. Le déjeuner prévu avec les maires mahorais dès son arrivée le 22 octobre sera l’occasion de faire un point sur la mise en œuvre du contrat de convergence et de transformation signé le 8 juillet dernier dans les jardins du Ministère des Outre-mer. S’élevant à près d’1,7 milliards d’euros, il met avant la construction d’infrastructures scolaires, la mise au niveau des routes et des transports, le logement et de la requalification urbaine ou encore, l’accès à l’eau.
Séquence histoire, Emmanuel Macron partagera son seul et unique dîner sur l’île avec les « femmes investies dans la vie locale » sous une thématique mémorielle puisque ce dîner sera consacrée à la « chatouilleuse » Zéna M’déré, figure de proue du mouvement décédée le 27 octobre 1999. Dans les années 60 et 70, les chatouilleuses ou collectif des femmes pour la vie publique, ont milité pour l’appartenance de Mayotte à la France, et contre l’influence des voisines comoriennes. Leur principal moyen de pression politique : les chatouilles.
Intégration régionale de La Réunion
Dès le lendemain, Emmanuel Macron poursuivra sa visite présidentielle sur l’île de La Réunion, et sur des thématiques plus économiques puisqu’il abordera l’accès à l’emploi, le développement, l’insertion, la réduction des inégalités, la coopération régionale. Dès le 23 octobre, il ouvrira la déclinaison ultramarine de l’événement « Choose France », rebaptisé pour l’occasion « Choose Réunion ». L’idée : attirer les entreprises de la région et de l’Hexagone à investir sur l’île.
L’événement se greffera au Forum NxSE, forum réunionnais de l’innovation, et sera appuyé par des « success story » de l’île et de la région Océan Indien tel que CMA CGM, Axion ou encore, Océinde. On annonce également la présence d’Albioma pour vanter l’expertise réunionnaise en termes d’énergies renouvelables ou encore, d’Akuo. Selon l’entourage du président, des annonces concrètes en termes d’emplois et d’investissements ponctueront la séquence.
La journée du 24 octobre sera quant à elle dédiée à la suite de la crise des gilets jaunes qui, en novembre dernier, a paralysé l’île pendant plus de deux semaines. Emmanuel Macron rencontrera notamment les différentes représentations citoyennes mises en place au lendemain de la crise comme l’Observatoire des prix et des marges. Dans l’après-midi, une séquence sera dédiée à l’emploi et l’insertion : rencontre avec des demandeurs d’emplois et des organismes de réinsertion sociale à Saint-Paul, dans l’ouest de l’île.
Le dernier jour de sa visite sera consacré aux filières de production locales avec la visite d’une exploitation agricole sur Petite Île (sud de La Réunion). À La Réunion, le président de la République sera accompagné par la ministre des Outre-mer Annick Girardin, la ministre du Travail Muriel Pénicaud, le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume et la secrétaire d’État à l’Économie et aux Finances, Agnès Pannier-Runacher. Reste encore à confirmer la présence de Marlène Schiappa durant cette visite dans l’Océan Indien, et sur des sujets liés aux violences conjugales.
Entre Mayotte et La Réunion, Emmanuel Macron passera environ 1h sur l’île Glorieuse, un atoll de l’archipel des Éparses, administré par les Terres australes et antarctiques françaises. Accompagné par des scientifiques internationaux, Emmanuel Macron évoquera les enjeux d’écologie, d’environnement et de protection de la Biodiversité tout en déambulant sur cette île connu pour sa concentration d’animaux sauvages, dont des tortues. L’entourage du président balaie toutefois l’affirmation de la souveraineté française sur cet atoll puisque, rappelons-le, Madagascar revendique sa souveraineté sur les Éparses. On assure que les autorités malgaches ont participé à la préparation du déplacement d’Emmanuel Macron sur l’atoll. Il sera le premier président de la République à le fouler.