8 projets ultramarins lauréats du concours national « Mon projet pour la planète »

8 projets ultramarins lauréats du concours national « Mon projet pour la planète »

©Twitter / Nicolas Hulot

Ce jeudi 31 mai, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a dévoilé les 44 lauréats du concours national « Mon projet pour la planète ». Ces projets sur les thèmes de l’énergie, de la biodiversité et de l’économie circulaire, bénéficieront d’un accompagnement financier de l’ADEME ou de l’Agence française pour la biodiversité (AFB).

« Afin d’associer directement les Français aux actions sur le climat », Nicolas Hulot avait annoncé lors du lancement du Plan climat, le 6 juillet 2017, un projet de budgets participatifs. « A travers Mon projet pour la planète, les citoyens sont invités à proposer des projets dans les domaines de l’énergie, de l’économie circulaire et de la biodiversité », indique le Ministère de la Transition écologique et solidaire. « Cet appel à initiatives citoyennes vise à soutenir et à aider à développer des actions concrètes exemplaires et innovantes, fédérant une diversité d’acteurs, notamment de la société civile, pour lutter contre le dérèglement climatique et pour améliorer le cadre de vie au quotidien, dans une perspective d’essaimage potentiel de certains projets sur le territoire national ».

Le montant consacré à « Mon projet pour la planète » est de 3 millions d’euros et a pour but de « valoriser les projets des citoyens s’impliquant de manière effective dans la mise en œuvre d’actions en lien avec les ambitions du Plan climat » et « associer les citoyens aux choix des actions mises en œuvre pour soutenir les innovations dans les secteurs de l’énergie, de l’économie circulaire ou encore de la biodiversité ». Au total, 1 200 projets ont été déposés. 419 d’entre eux ont été retenus par l’ADEME, l’AFB et le Ministère de la Transition écologique et solidaire. Ces projets retenus ont ensuite été soumis au « vote citoyen » : 187 000 votes ont été comptabilisés. Et sur les 44 projets lauréats, 8 sont des projets ultramarins. Les voici, classés selon leur thème respectif.

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Biodiversité :

Surveillons la mangrove de la Polynésie française ensemble, déposé par la Fédération des Associations de Protection de l’Environnement en Polynésie (FAPE).

« Le sujet des espèces exotiques envahissantes est une problématique particulièrement importante pour les territoires d’outre-mer y compris en Polynésie française. L’espèce de palétuvier Rhizophora stylosa, naturellement absente de la Polynésie française, a été introduite à Moorea en 1933 à des fins économiques. Cette espèce s’est depuis largement propagée non seulement à Moorea, mais également sur 5 autres îles de l’archipel. Ce projet de cartographie doit répondre à une question spécifique au contexte polynésien et faisant écho à des enjeux écologiques et sociétaux inédits : est-ce que les mangroves représentent actuellement une menace pour la sub-mangrove, et notamment pour les prairies à Paspalum vaginatum, écosystème emblématique de Polynésie ? Pour répondre à cette question, ce travail va s’appuyer sur des données de pointe : des images satellites à très haute résolution spatiale ».

La force citoyenne au secours de la flore endémique menacée de Nouvelle-Calédonie, déposé par l’Association ENDEMIA.

« Située dans le Pacifique sud-ouest, la Nouvelle-Calédonie est reconnue comme un hotspot mondial de biodiversité en raison du caractère unique et exceptionnel de sa flore terrestre endémique. Mais parmi les 1200 espèces évaluées entre 2014 et 2017 par l’association Endemia, 42% sont aujourd’hui menacées d’extinction. Ce projet participatif entend répondre à l’urgence de sauvegarder la flore menacée du Grand Nouméa à travers la mobilisation de tout citoyen, collectif, ou professionnel prêt à s’impliquer dans des actions de conservation. Le but est de permettre à chacun de signaler la présence d’une espèce menacée trouvée en dehors de son milieu naturel, via une application smartphone, associée à un site internet. Outre le bénéfice direct du sauvetage de cette flore, ce projet vise également à sensibiliser la population calédonienne, notamment urbaine, à son patrimoine naturel exceptionnel, à favoriser son appropriation et sa conservation par les citoyens. La création de cette synergie multi-acteurs autour de la protection de la flore remarquable de Nouvelle-Calédonie est une première sur le territoire. Son originalité réside aussi dans le fait de présenter la sauvegarde de la flore, non seulement comme un geste écologique, mais également comme un geste culturel, de conservation d’un patrimoine unique, confiée à la population calédonienne ».

Banque de semences forestières et fruitières de Guyane française, déposé par l’Agro Forestière.

« La Guyane compte plus de 1500 essences d’arbres. Or, il n’y a aucune graine ou plant d’essences forestières ou fruitière que l’on peut acheter chez un semencier aux AntillesGuyane pour réaliser un projet de plantation d’arbre avec des essences locales adaptées (en agriculture, sylviculture,…), il est nécessaire d’importer les semences. On constate aussi une homogénéisation fulgurante des cultures et en quelques années, la perte de la diversité fruitières sur les étals des marchés. C’est tout un pan de la gastronomie locale qui s’étiole petit à petit et une perte de connaissance des remèdes traditionnels. Le projet d’AGRO FORESTIERE vise à fédérer la profession forestière et agricole pour créer une banque de semences permettant ainsi de stocker des graines plusieurs mois ou années. La production de plants et semences est en effet le point de départ pour faire émerger de nouveaux modèles de production agricoles (agroécologie, agroforesterie) et sylvicoles (plantation diversifiée, mixte bois œuvre-énergie). L’objet du projet est également de remettre de la diversité alimentaire et des variétés oubliées sur les marchés aux Antilles et en Guyane notamment ».

Economie circulaire :

Fabrication de granulés pour animaux de basse-cour à partir de pains invendus et de déchets végétaux, déposé par l’Institut d’Insertion par l’Innovation de La Réunion.

« Depuis quelques années, dans le Sud de l’île de La Réunion en particulier, apparaissent de nouveaux agriculteurs, attachés à une agriculture familiale et à un système de pluriactivités, privilégient des productions de niches et un process d’agriculture biologique. A titre d’exemple, le poulet traditionnel péi (poulets « lèspès ») est particulièrement apprécié des consommateurs par la qualité gustative de leur chair et par leur fermeté. Or, il s’agit de variétés rustiques à croissance lente et à faible potentiel en termes de poids, ce qui engendre un prix de vente élevé. L’objectif de l’ACI est de concevoir un aliment pour les animaux de basse-cour à base de farine de pain. La transformation du pain rassis en aliments du bétail peut en effet constituer une première phase intéressante dans la mesure où la matière première existe en quantité suffisante et les contraintes techniques s’avèrent peu exigeantes. Il s’agit d’un projet innovant dans la mesure où le pain invendu n’est pas recyclé à l’île de La Réunion. Et il n’y a pas non plus sur le marché de produits issus de la transformation de déchets alimentaires et végétaux. Il s’agirait donc d’une première sur le plan local ».

Energies :

Chevaux Utilitaires : Une énergie renouvelable au service du développement durable de La Réunion, déposé par l’Association groupement professionnel des activités équestres.

« La traction animale pourrait être une solution efficace, tant du point de vue écologique que du point de vue de la production d’énergie mécanique. Les équidés répondent parfaitement à une alternative énergétique de par leur alimentation hydrocarbonée. De plus les chevaux n’émettent pratiquement pas de CO2, consomment les aliments qui poussent à proximité et produisent de l’engrais naturel. Ce projet de tour de l’île à cheval vise à sensibiliser les acteurs sur les richesses de la région et à sa préservation. L’accent sera mis sur les intérêts du cheval utilitaire et son insertion dans un territoire. Rico en tant que représentant de l’association Groupement Professionnel des Activités Équestres, effectuera un tour de l’île à cheval afin de mobiliser et sensibiliser sur le fumier du cheval comme alternative à l’emploi d’engrais chimique dans l’agriculture, le cheval comme « outil » agricole qui préserve la qualité productive des sols, la valorisation des diplômes de l’agriculture, les métiers de l’agrotourisme et l’utilisation des chevaux dans la ville pour le ramassage de petits encombrants et mode de transport doux pour préserver la couche d’ozone ».

Bricolez, Pédalez et produisez votre électricité… C’est bon pour la santé, pour l’environnement et pour le porte-monnaie !, déposé par MOUVANCES Caraïbes (Mouvement des Alternatives Novatrices dans la Culture, l’Environnement et le Social), Guadeloupe.

« Dans un contexte insulaire où la Guadeloupe est dépendante des énergies fossiles (pétrole, charbon) à hauteur de 80% pour sa production électrique, et où 70% des déchets sont enfouis en Centre d’Enfouissement Techniques (CET), le projet propose de motiver le changement de comportement par le biais d’un objet ludique et original : un Vélo Récup qui permet de fabriquer de l’électricité. Les objectifs du projet seront de réduire les consommations énergétiques en Guadeloupe (via une sensibilisation sur les économies d’énergies possibles), d’agir pour la réduction des déchets en promouvant la seconde vie objets et de proposer une solution d’urgence de production électrique autonome en cas de cyclone. Le projet permettra de développer un vélo personnalisé éclaireur et/ou chargeur de téléphone qui produira de l’électricité gratuite à partir de l’énergie humaine et de matériaux de récupération. Diversifié et polyvalent, il sera décliné selon 3 gammes : Plage, Urbain et Tertiaire où les matériaux utilisés seront définis en fonction des lieux d’intégration. De plus, la fabrication sera rendue publique afin que chacun puisse construire son propre vélo ».

Création d’une centrale solaire de 230 kwc, déposé par l’Association Ma’a de Wallis et Futuna.

« Le Territoire des îles Wallis et Futuna dépend actuellement à 99% de l’énergie fossile. Le Territoire de Wallis et Futuna va bénéficier en 2020 de l’alignement complet des tarifs de l’électricité sur ceux de la métropole. L’enjeu pour le territoire sera de maîtriser sa demande en électricité, tout en développant les énergies renouvelables. A ce titre, et dans le souci d’une amélioration durable des conditions de vie des villageois de Falaleu, et afin de rendre attractif le village de Falaleu pour maintenir la jeunesse du Territoire tout en respectant l’environnement, l’association Ma’a présidée souhaite réaliser un projet de centrale solaire de 230 kwc, afin d’une part de réduire les émissions de gaz à effet de serre contribuant ainsi à la mise en place de la politique énergétique du territoire des îles Wallis et Futuna, et d’autre part de créer des emplois pour les jeunes du village, actuellement en chômage ».

EcoNav Jardin des Innovations, outil pédagogique, déposé par l’Association l’Oasis des mers en Nouvelle-Calédonie.

« Cette association a pour objet de promouvoir et d’accompagner la construction d’un catamaran éco-conçu, avec des solutions innovantes embarquées à bord. Puis de communiquer sur ces innovations, dans les iles, au cours d’escales pédagogiques avec des ateliers proposés au grand public. L’objectif étant de concevoir par la suite de nouveaux bateaux écologiques et novateurs, mais aussi de pouvoir proposer à terre : Des systèmes de production d’eau personnalisés et évaporateurs solaires ; Des cultures potagères accessibles pour tous et jardins suspendus ; De la fourniture en Biogas familial chez soi et compostage organique ».

Les 44 lauréats du concours national « Mon projet pour la planète »