28ème Congrès des Communes de Polynésie : L’heure du bilan à mi-mandat

28ème Congrès des Communes de Polynésie : L’heure du bilan à mi-mandat

©SPCPF

Du 31 juillet au 3 août 2017 aura lieu le 28ème Congrès des Communes de Polynésie française, dans la commune de Mahina, sur l’île principale de Tahiti. Organisé par le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie française (SPCPF), ce 28ème Congrès sera notamment l’occasion de dresser un bilan à mi-mandat et dessiner une feuille de route pour 2020.

« En Polynésie française on parle du Congrès des Communes », nous explique le SPCPF, contacté par Outremers360. « C’est une subtilité mais elle est importante pour nous ». En effet, l’appellation « Congrès des Communes » a pour vocation de se démarquer du « Congrès des Maires » organisé à l’échelle nationale par l’Association des Maires de France (AMF). « Pour le Congrès des Communes, il n’y a pas que les élus qui sont invités, il y a aussi les cadres des communes ». « Le Congrès a également une fonction pédagogique », en d’autres termes, l’occasion pour le SPCPF d’informer ou de former les communes sur les différents outils juridiques et financiers dont elles disposent.

Accueil des congressistes en 2016, dans la commune de Taiarapu Est ©SPCPF

Accueil des congressistes en 2016, dans la commune de Taiarapu Est ©SPCPF

« Cette année, le thème c’est « bilan à mi-mandat et feuille de route à l’horizon 2020 ». Les équipes ont été élues en 2014 et la fin de leur mandat arrivera en 2020. Cela fait trois ans qu’elles sont en place et concrètement, il leurs reste trois ans de mandat pour que les projets sur lesquels ces équipes ont été élues aboutissent ». Pour le SPCPF, il s’agira d’identifier quels projets ont été menés à bien et quels sont ceux qui ne l’ont pas encore été, de savoir comment l’action publique est ressentie par la population et par les municipalités elles-mêmes, au regard notamment d’« un contexte institutionnel marqué par les élections nationales (présidentielle, législatives) qui auront un impact important sur la Polynésie française et donc sur l’évolution des communes ».

L’eau potable : « un problème de ressource » aux Tuamotu

Si les projets des équipes municipales diffèrent bien entendu d’une commune à l’autre, voire d’un archipel à l’autre, les communes polynésiennes entretiennent quelques grands projets structurants en commun, parmi lesquels la production et la distribution d’eau potable à la population. « C’est le grand projet dans l’archipel des Tuamotu ». Composées d’atolls, les communes de cet archipel n’ont pas de cours d’eau et les habitants ont pour habitude de collecter l’eau des pluies. Sans montagnes pour les retenir, celles-ci sont généralement courtes et éparses. « Les autres communes ont globalement réussi. Malgré quelques difficultés surmontables, elles sont aujourd’hui dans une dynamique d’amélioration de la gestion de la production et de la distribution d’eau potable. Mais aux Tuamotu, c’est un problème de ressource ». Un problème d’autant plus épineux que la distribution d’eau potable est devenue une obligation communale depuis l’application du CGCT dans cette collectivité d’outremer.

« Un bilan à mi mandature est donc nécessaire », insiste le SPCPF. « Il nécessite une introspection associant élus et cadres communaux sur le fonctionnement de la gouvernance, de l’administration communale et l’avancement des projets. Il doit permettre d’évaluer le chemin parcouru, de questionner de nouveau les enjeux financiers, juridiques, l’ingénierie et les partenariats, de « corriger le tir » si besoin est, et de définir avec les partenaires de nouveaux accords, sur des objectifs partagés », poursuit l’organisation communale. L’objectif étant pour les communes polynésiennes de terminer le Congrès avec une feuille de route qui les mènera vers la prochaine échéance électorale de 2020.

Le Syndicat pour la Promotion des Communes de Polynésie française (SPCPF)

Créé en 1980, le SPCPF est un syndicat intercommunal à vocation multiple. En 2017, 46 des 48 communes polynésiennes sont adhérentes. Cet établissement public est doté de pouvoirs exécutifs. C’est une structure originale dans le domaine de l’intercommunalité polynésienne, car c’est le seul syndicat pluri-archipels qui prend en compte la dimension et la configuration géographique particulière de la Polynésie française (par exemple les élus d’une commune isolée et éloignée bénéficient de la même formation que ceux de Tahiti). Son budget, qui varie d’une année à l’autre selon les projets, est de globalement 360 millions de F CFP annuels (soit environ 3 millions d’euros).

©SPCPF

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Le SPCPF est un « syndicat à la carte », c’est-à-dire, qu’il propose des compétences obligatoires et des compétences optionnelles. Pour ces dernières, les communes adhèrent ou pas, en fonction de leurs besoins. Parmi les compétences obligatoires, on retrouve la promotion de l’institution communale en et hors Polynésie française, ainsi que la formation et l’information des élus municipaux. L’adduction d’eau potable, l’informatique communale et la restauration scolaire du 1er degré font parties des compétences optionnelles.

Cyril Tetuanui, maire de Tumara'a et Président du SPCPF ©Jalil Sekkaki

Cyril Tetuanui, maire de Tumara’a et Président du SPCPF ©Jalil Sekkaki

Cyril Tetuanui, maire de Tumara’a (île de Ra’iatea aux Îles-Sous-Le-Vent), est l’actuel Président du SPCPF. L’organisme dispose également d’un comité syndical composé de 92 délégués (2 délégués élus par les conseils municipaux des communes adhérentes). Ce comité syndical se réuni deux fois par an, en décembre lors du débat d’orientation budgétaire et un mois après pour le vote du budget. Enfin, le SPCPF dispose également d’un bureau syndical composé de 22 élus émanant du comité syndical et représentant les 5 archipels et d’une équipe technique de 27 agents.