18ème Comité des Signataires: Un dialogue suspendu jusqu’aux prochaines élections provinciales

18ème Comité des Signataires: Un dialogue suspendu jusqu’aux prochaines élections provinciales

Le 18ème Comité des Signataires, post référendum du 4 novembre, s’est tenu ce vendredi 14 décembre à Paris. Après avoir débattu sur les questions du dégel du corps électoral et la tenue des possibles 2ème et 3èmes référendum, les membres du Comité des Signataires se sont penchés en deuxième partie de journée sur les questions d’ordre économique et sociétale en l’absence de l’Union calédonienne qui a quitté la table des discussions en fin de matinée.

Sur le plan politique, les questions autour du dégel du corps électoral et de l’opportunité des 2èmes référendums sont restés, sans surprise, au point mort, faute d’accord entre les différents parties prenantes de ce Comité des Signataires.

Une manoeuvre de diversion pour l’Union Calédonienne

« Les questions économiques sont importantes pour nous, mais pour le pays également. Mais nous considérons qu’il s’agit d’une manoeuvre de diversion qui vient perturber les discussions qui sont essentiellement politiques. Il faut tirer d’abord toutes les conséquences de la décision prononcée par les électeurs. Il faut régler le politique au préalable avant de passer aux questions économiques. Le Comité des Signataires est d’abord réservé surtout et d’abord aux questions politiques » a déclaré Roch Wamytan à la mi-journée. Une posture jugée « politique » et « sans surprise » par les autres partis politiques de Nouvelle-Calédonie.

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« Les questions économiques font partie des Accords de Nouméa », a rétorqué Annick Girardin, ministre des Outre-mer, qui a salué la teneur des échanges lors de ce Comité des Signataires malgré les divergences entre les différents acteurs. « Dès mon arrivée, j’avais indiqué qu’il devait avoir une réflexion sur le modèle économique à travers le sujet du nickel mais surtout à travers la diversification et la diversité économique du territoire ». La Ministre des Outre-mer a également souligné qu’il fallait apporter une attention particulière à la situation de la SLN.

Le Gouvernement a également indiqué qu’il proposerait que les élections provinciales aient lieu le 12 mai 2019.

« Réinventer les Accords » et renouer le dialogue

« Nous avons insisté sur la nécessité de réinventer les Accords de Nouméa » a insisté Philippe Gomès de Calédonie Ensemble. Face à l’absence de consensus trouvé ce 14 décembre, le président de Calédonie a défendu l’idée de ré-instaurer le dialogue. « Le consensus ne s’impose jamais et n’arrive pas tout cuit ! On va le chercher avec les dents, au fil du temps, des efforts réciproques qu’on effectue. C’est comme cela s’est passé, il y a 30 ans ! Au lendemain des provinciales, il faut renouer le dialogue. On doit être à la hauteur du legs de nos anciens. Ce legs, c’est la paix, le respect des convictions de chacun. Il faut que cette génération qui est aujourd’hui en responsabilité, arrive à faire aussi bien que Lafleur et Tjibaou ont su faire ! »

Sur les questions économiques et sociétales, Philippe Gomès s’est félicité de l’arrivée prochaine de la BPI en Nouvelle-Calédonie. « Cela va amener de l’oxygène aux entreprises, car elle est notamment spécialisée dans l’apport des besoins de trésorerie, ce qui est notre notre talon d’Achille en Nouvelle-Calédonie ».

« La reprise du dialogue, on verra » a souligné Victor Tutugoro, président de l’UNI (Indépendantiste). « Nous sommes ceux qui avons fait les efforts nécessaires pour instaurer le dialogue avant le référendum du 4 novembre. On prend date après les élections provinciales, oui mais on verra dans quelles conditions le dialogue se fera. Est-ce que cela sera avec les mêmes responsables ? On a vu avec ces responsables que le dialogue n’a pas été possible. Peut-être que d’autres responsables sortiront de ces élections provinciales, à ce moment on avisera » conclut Victor Tutugoro.