Le Congrès des maires s’est ouvert ce lundi 19 novembre au Sénat par la traditionnelle journée consacrée aux Outre-mer.Les présidents des différentes associations de maires en Outre-mer ont mis en exergue leurs différentes problématiques rencontrées dans leurs communes.
Problématiques de logements, taxe d’habitation, croissance démographique exponentielle en Guyane et à Mayotte, il est de plus en plus difficile pour les édiles ultramarins d’accomplir leurs missions. «Avec des dotations en baisse, on n’y arrive pas ! » déclare David Riché, maire de Roura et président de l’Association des maires de Guyane. « En outre-mer, nous avons des charges qui n’existent pas dans l’Hexagone. En Guyane, nous continuons à ouvrir des écoles alors qu’on ferme des écoles ici (dans l’Hexagone, ndlr). Nos dépenses de fonctionnement sont énormes » poursuit David Riché. « Cette journée d’Outre-mer doit retrouver son ampleur, afin que cette journée ne se fasse pas en marge du Congrès mais au sein de ce Congrès » a par ailleurs regrette David Riché.
Point de rupture
«Ce sont des problèmes que nous connaissons depuis longtemps et que nous avons toujours soulevés sauf qu’aujourd’hui nous atteignons un point de rupture, les problèmes sont cruciaux», précise Christian Baptiste, maire de Sainte-Anne en Guadeloupe.
Egalement présente à cette journée des outre-mer, la sénatrice de La Réunion a souligné un problème de gouvernance au sein des territoires ultramarins.
«Tourner la page d’une décentralisation accélérée»
Durant son discours, le président de l’association des maires de France et ancien ministre des Outre-mer a rappelé la nécessité pour l’Etat d’accompagner les collectivités ultramarines. « Les problématiques de métropole sont exigeantes. En outre-mer, c’est la même chose fois trois, fois quatre… Si la solidarité nationale ne vous aide pas, vous n’y arriverez pas. L’enracinement dans un environnement régional ne suffit pas » a indiqué François Baroin. L’ancien Ministre des Outre-mer a plaidé en faveur d’une «décentralisation» plus souple pour les collectivités ultramarines. « Il faut tourner la page d’une centralisation accélérée qui n’est plus de mise et hors du temps»
Durant son allocution, la Ministre des Outre-mer a tenté de rassurer les élus ultramarins.Annick Girardin a rappelé le soutien et l’engagement de l’Etat auprès des collectivités locales. La journée des Outre-mer s’est poursuivie avec la tenue de tables rondes sur les finances et la fiscalité en Outre-mer.
« Vous êtes au plus près des préoccupations, des attentes et besoins de nos concitoyens. Je connais vos problèmes. L’État répond présent. C’est toujours par l’échange, le dialogue et la co-construction que nous sortons par le haut des crises. » #101eCongrèsAMF
— Annick Girardin (@AnnickGirardin) 19 novembre 2018