L’organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré lundi à Genève que l’épidémie du virus Zika constituait « une urgence de santé publique de portée mondiale ».
La directrice de l’OMS, Margaret Chan a appelé à l’action lors de la réunion d’urgence consacrée au virus zika ce lundi 1er février, à Genève. L’Organisation mondiale de Santé a jugé une lien entre ce virus transmis par un moustique et une explosion en Amérique du Sud du nombre de cas de microcéphalie, était « fortement soupçonné » mais restent jusqu’à maintenant « non prouvé scientifiquement ». « Tous s’accordent sur le besoin urgent de coordonner les efforts internationaux pour poursuivre les investigations et comprendre mieux cette relation », a dit Mme Chan. Elle a également soupçonné le virus zika d’être lié au syndrome neurologique de Guillain-Barré. La Colombie, deuxième pays le plus affecté par le virus, prévoit plus de 1.500 cas du syndrome neurologique de Guillain-Barré pouvant y être liés, a déclaré lundi le ministre de la Santé, Alejandro Gaviria. »Il y a suffisamment de coïncidence dans l’espace et dans le temps pour dire qu’il y a clairement une relation » entre le virus Zika et ce syndrome, qui peut provoquer jusqu’à une paralysie définitive, a-t-il ajouté. « Les experts considèrent aussi que l’étendue géographique des espèces de moustiques qui peuvent transmettre le virus, l’absence de vaccin et de tests fiables, ainsi que le manque d’immunité de la population dans les pays nouvellement touchés (…) constituent des causes supplémentaires d’inquiétude« , a poursuivi Mme Chan. Elle craint également que la situation découlant du phénomène climatique El Nino qui accentue le rechauffement climatique, provoque une recrudescence du nombre de moustiques.L’organisation a, en conséquence, décrété que cette situation était « une urgence de santé publique de portée mondiale ».
Malgré l’inquiétude, l’OMS n’a pas donné de recommandations concernant les voyages dans les zones affectées par le Zika, soulignant que la prévention la plus efficace consistait à éliminer les eaux stagnantes où prolifèrent les moustiques, et à utiliser des répulsifs et des moustiquaires pour se protéger. L’OMS a averti la semaine dernière que le virus se propageait « de manière explosive » dans la région des Amériques, avec 3 à 4 millions de cas attendus en 2016. Comme la dengue et le chikungunya, le Zika, qui tire son nom d’une forêt en Ouganda où il a été repéré pour la première fois en 1947, se transmet par une piqûre de moustique du genre Aedes aegypti ou Aedes albopictus, le moustique tigre.
Avec AFP