L’invasion des sargasses aux Antilles est « une calamité » dont le gouvernement n’a « probablement pas pris toute la mesure », a reconnu mercredi le ministre de la Transition écologique Nicolas Hulot, qui se rendra aux Antilles « dans les plus brefs délais ».
Il était interrogé lors des questions au gouvernement à l’Assemblée par la députée apparentée MoDem de Guadeloupe Justine Benin, qui demandait la reconnaissance de l’état de catastrophe naturelle, soulignant que des équipements scolaires et l’économie touristique étaient fortement touchés par la prolifération de ces algues brunes nauséabondes depuis plusieurs semaines sur les rivages de Martinique, Guadeloupe et même de Guyane, et dont l’amoncellement a des conséquences graves sur l’environnement et la santé.
Ces algues sont « une calamité supplémentaire dont les Antilles se seraient bien passées et dont nous n’avons probablement pas, ici en métropole, pris toute la mesure », a-t-il reconnu, applaudi par les députés.
Nicolas Hulot, qui se rendra sur place avec la ministre des Outre-mer Annick Girardin, a reconnu « la situation très difficile pour les riverains » et un « impact non négligeables » pour les entreprises. « On n’a pas encore toutes les explications sur l’origine ce phénomène », qui est « régional ». « Il est probable que les changements climatiques soient un facteur aggravant ».
Il a évoqué une crise « d’une ampleur inédite », assurant que le gouvernement était « pleinement mobilisé et avait déjà pris plusieurs mesures d’urgences » depuis fin avril.
.@Justine_BENIN (MoDem) interpelle le Gvt au sujet des sargasses, algues qui prolifèrent dans les Antilles et dégagent un gaz toxique dangereuses pour la santé et néfastes pour l'économie locale, notamment touristique. #DirectAN #QAG pic.twitter.com/yUyHcRadWD
— Assemblée nationale (@AssembleeNat) 23 mai 2018
Un plan d’urgence local
« Mais au-delà de l’urgence, un nouveau plan national de lutte contre les sargasses sera finalisé d’ici la mi juin », a-t-il dit. Une réunion interministérielle est prévue jeudi au ministère des Outre-mer. »Notre priorité c’est que chaque territoire soit doté d’un plan très opérationnel », un « plan d’urgence local », a-t-il poursuivi, précisant que « ces plans seront adossés à un fonds de 3 millions d’euros de crédit d’Etat » et que « l’Agence pour le développement et la maîtrise de l’énergie lancera un appel à projet pour au moins un million d’euros ».