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Séisme à Mayotte et aux Antilles, éruptions volcaniques à La Réunion. Les régions d’Outre- mer sont régulièrement confrontés à ces risques telluriques. Ce mardi au siège du CNRS à Paris, un groupe de chercheurs a mené un état des lieux sur ces phénomènes et une réflexion sur l’alerte, les responsabilités et la communication en période de crise.
La communauté scientifique française, très marquée par la mise en cause des sismologues italiens lors du tremblement de terre de l’Aquila en 2009, s’est penchée sur ces risques naturels se produisant en moyenne tous les siècles mais aussi sur le degré de préparation de la communauté scientifique française en cas de catastrophe majeure en France hexagonale et en Outre-mer.
.@CNRS fait le point sur les différents risques telluriques en France #Risquesnaturels #seismes pic.twitter.com/kTJDgNRqV8
— Outremers360 (@outremers360) 23 avril 2019
« Il nous manque par exemple des urgentistes des risques volcaniques » indique d’entrée Eric Humler directeur adjoint scientifique à l’Institut national des sciences de l’Univers du CNRS. « De la même manière que dans un hôpital coexistent des médecins spécialistes qui exercent du lundi au vendredi et un service d’urgences fonctionnant 24h/24h, 7 jours sur 7, nous pourrions envisager de mettre sur pied un groupe «d’urgentistes» des risques telluriques dédiée uniquement à la surveillance.
En Outre-mer, ce rôle de surveillance est assuré par les observatoires volcaniques de Guadeloupe pour la Soufrière, de la Montagne Pelée en Martinique et du Piton de La Fournaise à La Réunion. «Cette dernière a récemment mis en place une nouvelle méthode d’analyse basée sur la mesure des gonflements imperceptibles du volcan du Piton de La Fournaise, qui permet aujourd’hui de prédire les éruptions volcaniques plusieurs heures voire même plusieurs jours avant qu’elle ne se produisent», ajoute Eric Humler.
Proches mais distincts
Toutefois, Claude Jaupart volcanologue à l’Institut de physique du Globe de Paris, précise qu’on ne peut pas utiliser le comportement d’un volcan pour comprendre le comportement d’un autre volcan. «L’éruption de la Montagne Pelée en Martinique en 1902 n’a rien à voir avec l’éruption de la Soufrière de 1976», souligne-t-il.
Travailler à une meilleure organisation des acteurs
Pour mieux gérer les risques telluriques comme les séismes ou les éruptions volcaniques en France, Eric Humler souligne la multiplicité des acteurs : BRGM, CNRS, Institut physique du Globe, Observatoire volcanique et sismologique, universités. Une myriade d’acteurs qui souffrent d’organisation lors de période de crise. «A l’ heure actuelle, pas moins de 13 partenaires institutionnels appartenant à quatre types d’établissements ainsi que 8 ministères différents travaillants sur le risque tellurique à l’échelle de notre territoire. Faire preuve de réactivité en cas de crise sismique ou volcanique devient dès lors compliqué. Afin de gagner en réactivité dans un contexte de crise tellurique, il convient donc d’organiser les relations entre l’ensemble des partenaires du paysage national».
Pour cela, les experts recommandent ainsi d’assurer des programmes de recherche et d’observation sur les risques telluriques sur des durées allant au delà de 5 ans, donner aux réseaux d’observations et d’alertes les moyens nécessaires à l’accomplissement de leurs tâches d’observation et d’alerte, et notamment de résoudre les problèmes d’astreintes et les protéger des aléas budgétaires, ou encore promouvoir l’implication des scientifiques dans les rédactions des dispositifs spécifiques ORSEC « Volcans», «Séismes » et « Tsunamis » en concertation avec les autorités départementales.