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La mission sénatoriale sur les risques naturels majeurs en Outre-mer, composée de la sénatrice Victoire Jasmin (Guadeloupe) et sénateurs Mathieu Darnaud (Ardèche) et Guillaume Arnell (Saint-Martin), a présenté à la presse le premier volet du rapport sur les risques naturels en Outre-mer.
Ce premier rapport, d’une centaine de pages, avait pour objectif premier d’évaluer la situation des territoires ultramarins face aux différents risques naturels majeurs, en se concentrant sur les problématiques de prévention des risques, de la gestion de l’alerte et de l’urgence pendant la survenance de la catastrophe et dans l’immédiat après-crise. « Il ne s’agissait pas ici de pointer les responsabilités des uns et des autres mais de comprendre comment fonctionnent les dispositifs d’alerte, comprendre le rôle des acteurs sur le terrain ( Etat, collectivité, sécurité civile) » a affirmé le sénateur Guillaume Arnell.
Risques naturels majeurs : urgence déclarée outre-mer ! ????
➡️ Retrouvez le rapport de la délégation #OutreMerSénat : https://t.co/X13ASXo47O ??? @Senat pic.twitter.com/XLQZnIkaGi— Michel Magras (@MichelMagras) 24 juillet 2018
Des territoires exposés et sous-dotés en moyens humains et financiers
Premier constat, si les Outre-mer sont confrontés à une large palette de risques naturels, certains territoires comme la Polynésie sont sous-dotés en moyens humains ou financiers pour répondre à l’urgence lors d’une catastrophe naturelle.
D’autres territoires, à l’instar de Mayotte, accusent un retard dans l’élaboration ou la mise à jour dans leurs plans de préventions des risques naturels (PPRN). Une révision de ces documents par les différentes collectivités est essentielle,selon la sénatrice de Guadeloupe Victoire Jasmin. « En outre-mer, nous sommes soumis pratiquement à tous les aléas, il faut prendre en compte cette situation et se préparer ».
Développer le « réflexe risque »
Pour répondre à l’ensemble de ces problématiques, les sénateurs ont dressé une liste de 60 recommandations qui s’articule autour de quatre axes d’actions.
Il s’agit d’abord de mettre à niveau les dispositifs territoriaux pour parer aux situations extrêmes. Cet axe comprend notamment le fait de rendre plus lisible, plus mobilisable le fonds Barnier, un dispositif de préventions des risques naturels majeurs. Pour les collectivités du Pacifique, les sénateurs suggèrent aussi la création d’un réel « équivalent fonds vert ».
Le second axe de ce rapport concerne le renforcement de la capacité d’anticipation et de prévention avec notamment une meilleure acculturation des populations. » Il faut développer le réflexe risque auprès de nos populations » a indiqué le sénateur Arnell. De son coté, la sénatrice Victoire Jasmin préconise que la prise de fonctions outre-mer d’un préfet, haut-commissaire ou sous-préfet ne puisse se faire qu’à la condition d’avoir participer à un moins un exercice de gestion de crise simulant un évenement naturel majeur.
Le troisième axe insiste sur le fait de fortifier les moyens et conditions de la gestion de crise. Enfin, le dernier axe s’appuie sur la mise en place d’une démarche davantage inclusive de déclenchement de l’alerte et de la gestion de crise.
Les sénateurs espèrent que ce rapport complétera la réflexion sur le prochain projet de loi pour la prévention et la protection contre les risques naturels outre-mer prévu durant l’été 2019 et annoncé par Emmanuel Macron. Le second volet de ce rapport sur les risques naturels outre-mer se penchera sur la question de la reconstruction et de l’organisation de la résilience des territoires.
Liste des 60 recommandations du rapport Risques naturels Outre-mer