Rapport GIEC: Recul du trait de côte, migrations des espèces, montée des eaux, les risques pour les tropiques?

Rapport GIEC: Recul du trait de côte, migrations des espèces, montée des eaux, les risques pour les tropiques?

Le rapport spécial du GIEC paru le 25 septembre 2019 sur l’océan et la cryosphère le confirme : lente et inéluctable progression de la montée des eaux.

La mer monte sans que l’on s’en aperçoive mais de manière régulière. Les experts confirment cette inéluctable et catastrophique montée des eaux. Entre 1940 et 2000 la hausse a été trois fois plus forte qu’entre 1850 et 1940 et ce qu’ils craignent, par dessus tout, c’est l’emballement lié à la fonte massive des glaces. Une réalité impossible à remettre en question même pour le pire des climato-sceptiques.

Le rapport spécial du GIEC sur l’océan et la cryosphère précise« entre 84 et 90% des canicules marines sont désormais attribuées aux activités humaines, alors que celles-ci sont devenues plus fréquentes, plus chaudes et plus longues à cause du changement climatique. Le rythme de réchauffement des océans a plus que doublé depuis la fin du XXème siècle, et ceux-ci sont devenus moins oxygénés et plus acides en absorbant une partie conséquente du C02 émis par l’Homme.

Sans réduction des émissions, l’acidité de l’océan augmenterait ainsi d’environ 150% en surface d’ici 2100, tandis que 80% de sa couche supérieure risquerait de perdre en oxygène d’ici 2050. » À la fin de ce siècle, la fréquence des vagues de chaleur en mer pourrait être multipliée par 50 (dans le contexte d’une augmentation de la température comprise entre 3 et 5°C) par rapport à la fin du 19e siècle.

IMG_9887 Sous les tropiques ?

La température sous les tropiques varient moins que dans la région méditerranéenne par exemple, où les épisodes de canicule se succèdent. Mais les îles voient les
phénomènes extrêmes se multiplier, sont frappées de sécheresse et surtout le trait de cote s’y modifie. Le niveau de la mer monte surtout dans la Pacifique. La température qui augmente dans l’océan déclenche des migrations vers le nord , 47 km par an pour le plancton, 27 pour les poissons… Elle modifie donc les répartitions locales des espèces dont les larves se fixent plus vite et font moins de distance. Une réduction immédiate des émissions permettrait de limiter ces risques, évitant ainsi les coûts supplémentaires liés à une action trop tardive. Mais l’ampleur de l’avenir du phénomène est difficile à mesurer .

L’application RIVAGES pour observer la montée des eaux 

Il existe des outils pour voir de manière plus locale, comment la mer grignotera le rivage dans les décennies à venir, entrant parfois très loin dans les terres, ce qui impliquera des migrations de millions de personnes et des répercussions économiques colossales puisque bien souvent on retrouve de nombreuses villes et zones industrielles sur les côtes. Au cours d’un voyage d’étude conduit pour l’association des journalistes environnement (AJE) le CEREMA , établissement public au service de l’aménagement du territoire, nous a fait découvrir un de ces outils innovant qui mêle sciences participatives et surveillance du littoral. L’application RIVAGES permet de voir de manière locale comment la mer grignotera le rivage dans les décennies à venir. Grâce à une application smartphone Androïd, télechargeable gratuitement. Avec votre smart phone, vous devenez alors acteur de la préservation du littoral en marchant sur la plage., en envoyant tracé et photos sur le site dédié où le CEREMA va exploiter les données reçues, mises en ligne sur le site mondial Geolittoral. Vous saurez alors si votre plage va grandir ou être réduite. Cette application est pour l’instant testée sur les littoraux à faible marée de la Méditerranée , de la Martinique , de la Guadeloupe, de la Réunion et pour le suivi des dégâts cycloniques à Saint Martin et Saint Barthélemy

© CEREMA

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Dominique Marrtin-Ferrari