©Préfet de Guyane
Des intempéries d’une rare intensité s’abattent depuis plusieurs jours en Guyane, causant de multiples sinistres et nécessitant l’envoi de matériel et de nourriture dans une commune reculée, a indiqué lundi le préfet de Guyane, Marc del Grande.
À Saint-Laurent du Maroni, « 139 personnes ont été évacuées et 99 d’entre elles ont accepté d’être hébergées dans un gymnase » depuis dimanche soir, après l’inondation de plusieurs quartiers, a expliqué lundi le préfet au cours d’un point presse. La Guyane, entrée en plein dans la saison des pluies, est sous « vigilance » aux fortes pluies et fortes marées depuis plusieurs jours. Un nouvel épisode intense est attendu dans les 48 heures, ont annoncé les autorités.
⛈️La #Guyane a été placée en vigilance orange.
Il s’agit du niveau 3 sur 4 de vigilance météo.
Le fleuve #Oyapock est sorti de son lit.#Camopi, commune du haut Oyapock est en proie à des inondations. pic.twitter.com/ZLVm7rhT1A— Guyane Actu ❁ (@GuyaneActu) May 5, 2020
La pluviométrie enregistrée en Guyane ces 3 dernières semaines équivaut à deux années de pluie dans le Morbihan. Du jamais vu depuis « trente ans », a souligné le préfet.
Risques de pénurie
La commune de Camopi-Trois Sauts, située à la frontière avec le Brésil et distante d’un à trois jours du littoral par pirogue à moteur, est particulièrement touchée. « 80% » du millier d’habitants de Camopi ont leur foyer inondé, selon l’estimation de l’ancien maire de la commune, René Monerville. « Les gens construisent un nouveau campement en bâches pour s’abriter. Il y en a qui ont perdu toutes leurs affaires », s’alarme Jérémie Mata, un habitant de Camopi.
Excellent travail et réactivité des services de l’État avec l’appui de la @GendarmerieG, du @RSMA_Gy, des @ArmeesGuyane de la @CroixRouge, de la commune et du @Sdis973. pic.twitter.com/76JScJcFOF
— Préfet de la région Guyane (@Prefet973) May 4, 2020
Depuis « quatre jours » le fleuve, qui traverse la commune, est en crue, selon cet habitant, qui déplore des risques de pénurie à cause de l’impossibilité d’aller comme d’habitude « à la chasse, à la pêche », et de récolter. Certains « sont dans le noir et s’éclairent à la bougie », à cause de la perte momentanée des groupes électrogènes familiaux et de la raréfaction du « carburant ».
[#Inondations] à Saint-Laurent du Maroni les fortes pluies et la marée montante ont fait déborder la crique Saint-Laurent.
? Hier soir 139 personnes ont été évacuées et 99 ont accepté d’être hébergées au stade dont 77 enfants. pic.twitter.com/Y16sMT5REl
— Préfet de la région Guyane (@Prefet973) May 4, 2020
« Deux tonnes d’eau », « 30 kg de matériel médical », des vêtements, des cartouches de fusil de chasse, des hameçons, du carburant et du gaz devraient être acheminés à Camopi-Trois Sauts par voie aérienne et pirogues dans les 36h-72h, selon la préfecture.
Ailleurs, le phénomène a causé des coupures d’électricité et plusieurs dégâts sur les routes, sans faire de victimes. À Saint-Laurent, près du Surinam, surpris par la montée des eaux, certains ont dû quitter leur quartier « à la nage », selon Guyane La 1ère. À Kourou, certains postent sur les réseaux sociaux leur déplacement en paddle dans les rues. « Après un début d’année très déficitaire en pluie (-54%), la tendance en Guyane s’oriente vers un excédent de pluie », note le dernier bulletin régional prévisionnel de Météo France.
⚡️La #France frappée par des Pluies diluviennes et des #inondations.
Le petit village #Saramaca dans la commune de #Kourou inondé sous presque 1m20 d’eau.#Coronavirus, #dengue,#paludisme,crise alimentaire rien n’épargne la #Guyane.— Guyane Actu ❁ (@GuyaneActu) April 27, 2020
La Guyane est actuellement en phase 2 de coronavirus (133 cas confirmés, 1 décès) et sous montée épidémique de dengue, avec « 17 hospitalisations » au 1er trimestre, selon le dernier bulletin de Santé publique France.
Avec AFP.