Pacifique : Le Chili officialise la création d’une aire marine protégée à l’île de Pâques

Pacifique : Le Chili officialise la création d’une aire marine protégée à l’île de Pâques

©Eduardo Sorensen

Le 27 février dernier, la Présidente du Chili Michelle Bachelet a signé plusieurs décrets à La Moneda, le Palais présidentiel, pour établir des aires marines protégées (AMP) dans les eaux entourant les îles Juan Fernández, le Cap Horn et l’île de Pâques. Les AMP couvrent dorénavant 42,4% du territoire océanique du Chili, a indiqué l’antenne polynésienne de la Fondation Pew.

Après de nombreux rebondissements politiques, la population de Rapa Nui a voté en faveur de la désignation de la grande AMP autour de cette île lors d’un référendum tenu en septembre 2017 par le gouvernement chilien. La zone de protection marine de Rapa Nui protège toute la zone économique exclusive (ZEE) de 720 000 kilomètres carrés (277 994 milles carrés) qui entoure l’île de Pâques et comprend le parc marin Motu Motiro Hiva. Le décret signé par la Président Michelle Bachelet ce 27 février, « restreint toute activité de pêche industrielle et d’extraction minière dans ces eaux mais permet aux Rapa Nui de poursuivre leurs pratiques de pêche traditionnelle pour préserver la culture locale et assurer la sécurité alimentaire de l’île sur le long terme ».

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« La nouvelle AMP de l’île de Pâques est le fruit d’efforts importants déployés à l’initiative de groupes Rapa nui, dont une coalition composée d’entrepreneurs, de pêcheurs et de plus de 20 organisations locales, et grâce au soutien technique et financier de la Fondation Bertarelli et de l’association The Pew Charitable Trusts depuis 2012 » se félicite l’association. « Nous sommes passés de 5 % à près de 38 % des mers et de la terre chilienne désormais protégés », a souligné la Présidente Michelle Bachelet en signant les décrets. « La plus importante conquête environnementale du Chili est d’avoir fait passer l’enjeu environnemental d’un thème sectoriel, traité par des spécialistes ou des idéalistes, à un impératif de toutes nos discussions sur l’économie, l’énergie, la planification territoriale, les relations internationales ou le transport ».

« Protéger 30% de l’Océan d’ici 2030 »

« Cela a été un long processus et la lutte ne fait que commencer » avait commenté Poki Tane Haoa, représentant du gouvernement sur l’île de Pâques lors de la présentation officielle du projet en septembre dernier. « En tant que peuple polynésien, nous lançons un cri, nous disons non à la pêche illégale, non à la pêche industrielle dans nos eaux, non à l’activité minière. Nous voulons être un exemple au niveau international ». Dona Bertarelli, co-présidente de la fondation Bertarelli qui a investi dans ce projet, a commenté : « Le Chili a fait preuve de leadership en matière de conservation de l’océan mondial, mais il y a beaucoup plus de travail à faire par tous les pays si nous voulons protéger 30% de l’océan d’ici 2030 », un objectif recommandé par les scientifiques au niveau international.

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