La 4ème édition du Sommet océanien du développement durable, Oceania 22, a eu lieu en Nouvelle-Calédonie, du 11 au 13 avril. Sur le thème « De Paris à Marrakech, l’Océanie montre la voie », le Sommet Oceania 22 se veut être un pont entre la COP 21 de Paris et celle qui se prépare à Marrakech.
Depuis lundi et jusqu’à aujourd’hui, plusieurs délégations d’États ou de territoires océaniens, ainsi que de nombreux représentants d’organisations intergouvernementales, de la société civile, du monde coutumier, scientifique et économique se sont retrouvés à Bourail, en Nouvelle-Calédonie. L’objectif du sommet et de ses participants ; mobiliser les grandes Nations autour de projet de développement durable, face aux changements climatiques que le Pacifique voit s’amplifier d’année en année. Le sommet Oceania 22 est à l’initiative de la Nouvelle-Calédonie, depuis sa création jusqu’à cette 4ème édition. Cette année, c’est le domaine de Deva, à Bourail, qui a été choisi pour accueillir le sommet. Chargé en Histoire, c’est là « où se sont déroulées de grandes révoltes, et où, aujourd’hui, nous essayons de penser, et de panser, les plaies », a expliqué Anthony Lecren, membre du gouvernement en charge de l’environnement, de l’écologie et du développement durable.
Le sommet Oceania 22 a fait le choix d’inclure et convier tous les territoires et États du Pacifique, quel que soient leurs statuts institutionnels, pour qu’ils s’expriment. La méthode de travail veut également s’appuyer sur les connaissances et savoirs traditionnels afin de mieux préparer l’avenir, « il est temps d’imaginer des modèles de développement économique qui intègrent, de concert, les mondes scientifiques et coutumiers », souligne Anthony Lecren. De son côté, Nicolas Imbert, de l’ONG International Green Cross, ne manque pas de rappeler le défi climatique auquel font face les Etats et territoires insulaires du Pacifique, « Oceania 22 est l’occasion de rappeler au monde que l’Océanie est pionnière dans la lutte contre le dérèglement climatique ». D’ailleurs, c’est un État insulaire du Pacifique, plus précisément Fidji, qui a été le premier à ratifier les Accords de Paris. D’autres États du Pacifique vont les rejoindre, le vendredi 22 avril à New York. Les Nations océaniennes veulent ainsi préparer la COP 22 qui aura lieu en Novembre à Marrakech.
Contacté par Outremers360, Bran Quinquis, Délégué interministériel au changement climatique pour la Polynésie française, s’est rendu en Nouvelle-Calédonie afin de défendre plusieurs sujets polynésiens certes, mais qui résonnent dans toute la région. Premier sujet porté par Bran Quinquis ; l’habitat, « car si l’économie ne peut plus être déconnectée de l’environnement, elle doit également continuer à considérer les question sociales et sociétales. Et ce surtout dans une optique de développement durable et en contexte de changement climatique », a-t-il déclaré dans son discours de présentation. Le Délégué interministériel est aussi revenu sur plusieurs mannes économiques profondément transformées par le changement climatique : le tourisme avec l’érosion de côtes et l’intensification des cyclones, la perliculture face au réchauffement des lagons et l’acidification des océans, la pêche de subsistance et la coprah-culture, un des gagnes-pains de base des habitants de l’archipel des Tuamotu en Polynésie française.
« Les sessions de travail ont à la fois permis à la délégation polynésienne d’analyser les tenants et aboutissants des termes de l’Accord de Paris pour les Pays du Pacifique mais aussi de mieux comprendre les mécanismes d’accessibilité au fonds vert pour le climat et des autres sources de financement », ont fait savoir par communiqué Bran Quinquis et Manuel Terai, Délégué aux Affaires internationales, européennes et du Pacifique pour la Polynésie française. Le sommet Oceania 22 s’est clôturé par une déclaration commune signée par l’ensemble des délégations présentes. La semaine prochaine, un autre rendez-vous important aura lieu à Nairobi. Le GIEC décidera des sujets de deux rapports spéciaux. Les îles du Pacifique devraient demander à ce qu’ils portent sur d’une part, les moyens pour limiter la hausse des températures à 1,5° et d’autre part, le rôle primordial des océans pour les États du Pacifique. Mais le grand rendez-vous sera celui du 22 avril où plusieurs États insulaires du Pacifique se rendront à New York pour ratifier l’Accord de Paris avant de préparer la COP 22 de Marrakech.