Nouvelle-Calédonie : Des « erreurs humaines » à l’origine de l’échouement du Kea Trader

Nouvelle-Calédonie : Des « erreurs humaines » à l’origine de l’échouement du Kea Trader

Le Kea Trader est échoué depuis le 12 juillet 2017 ©Forces Armées de Nouvelle-Calédonie (FANC)

L’échouement du porte-conteneurs Kea Trader, de 184 mètres le 12 juillet 2017 sur un récif au large de la Nouvelle-Calédonie, est dû à une accumulation d’erreurs humaines, selon une enquête de la sécurité maritime de Malte. 

Révélé dimanche par N-C la 1ère, le document a récemment été mis en ligne par l’unité d’investigation de la sécurité en mer de Malte, où est immatriculé ce navire, propriété d’un armateur britannique. Dans la nuit du 11 au 12 juillet 2017, le Kea Trader, qui transportait quelque 780 conteneurs, s’est encastré à pleine vitesse à 400 mètres à l’intérieur du récif Durand, à 50 nautiques au sud-est de l’île de Maré dans l’archipel des Loyauté. Ce récif du parc naturel de la mer de corail est dûment cartographié et jusqu’alors les causes de cet accident rarissime restaient inexpliquées.

Dans son rapport, la sécurité maritime maltaise pointe une série de défaillances imputables au capitaine, pourtant expérimenté, et à ses adjoints alors que « le temps était clair, la houle modérée et le vent de force 3 à 4 (9 à 16 nœuds) ». Le système d’affichage électronique des cartes et des informations (ECDIS) n’avait « aucun problème particulier », écrivent les enquêteurs, qui relèvent en revanche un mauvais paramétrage du système de navigation, un manque de vigilance ainsi qu’un système d’alarmes sonores « volontairement désactivé » pour ne pas perturber la navigation.

Le second du capitaine, aux commandes lors de l’impact, semble en outre avoir ignoré des messages d’avertissement sur une « zone de danger ». « Les avantages de la technologie sont devenus un fardeau, entravant l’utilisation habile des équipements », concluent les enquêteurs, faisant allusion à l’excès de confiance des équipages dans un système de navigation entièrement informatisé.Depuis cet accident, des opérations maritimes inédites sont en cours autour de ce porte-conteneurs, qui s’est brisé en deux morceaux.

Plus de 1 000 mètres cubes de fioul lourd, de gasoil et d’huiles ont été pompés, 400 mètres cubes de débris ont été évacués et 697 conteneurs ont été débarqués pour alléger ce bâtiment à double coque de 25 000 tonnes. En dépit de sa dépollution, 585 kilos de boulettes de fioul ainsi que plusieurs tonnes de débris divers ont été ramassés sur les plages dans les îles Loyauté et sur la Grande-Terre, suscitant la colère des habitants. Après plusieurs tentatives de renflouement infructueuses, un « nouveau plan » est à l’étude avec une société chinoise d’enlèvement d’épaves, a indiqué mi-juillet le haut-commissariat de la République. Il prévoit « la construction d’un moyen spécialement conçu » qui doit arriver sur le site à la fin du premier semestre 2019.

Avec AFP.