Nouvelle-Calédonie : Depuis octobre, le parc naturel de la mer de Corail n’est plus protégé

Nouvelle-Calédonie : Depuis octobre, le parc naturel de la mer de Corail n’est plus protégé

©Province Sud – Martial Dosdane

La plus grande aire marine protégée de France n’est plus soumise à aucune interdiction depuis le 1er octobre. En cause ? Une décision de justice de la cour administrative de Paris. Un sujet de notre partenaire Actu.nc. 

Le parc naturel de la mer de Corail est une aire marine protégée de Nouvelle-Calédonie couvrant 1,3 million de kilomètres carrés qui comprend notamment de précieuses îles telles que Chesterfield et Bellona, mais aussi Walpole, Matthew et Hunter.

Elle a été créée le 23 avril 2014 par arrêté du gouvernement de Nouvelle-Calédonie pour protéger la biodiversité de l’espace maritime calédonien, tout en favorisant un développement économique responsable et durable. La protection de cette zone a été renforcée par un autre arrêté datant du 18 août 2018 qui fixe un certain nombre d’interdictions.

Or, cet arrêté vient d’être retoqué par la cour administrative de Paris, au motif qu’il aurait dû se fonder sur une loi du pays et non pas sur une délibération.  Résultat, depuis le 1er octobre, le parc naturel de la mer de Corail ne fait plus l’objet d’aucune interdiction. En clair, n’importe qui peut faire n’importe quoi sur cette zone sans crainte d’être appréhendé.

Face à cette décision de justice, le gouvernement de Nouvelle-Calédonie affirme avoir pris le problème à bras-le-corps et fera une proposition de loi du pays mardi prochain en séance du gouvernement pour tenter de remédier au problème. En attendant, le parc naturel de la mer de Corail risque de susciter bien des appétits…

Des interdictions levées jusqu’à nouvel ordre

Le 14 août 2018, le gouvernement de la Nouvelle-Calédonie a adopté un arrêté créant des nouvelles réserves dans le parc, à savoir des réserves naturelles et des réserves intégrales. Dans les quelque 21 000 km2 classés en « réserve naturelle », tout type de pêche, y compris pour l’autoconsommation, y est interdit, tout comme l’accès aux bateaux touristiques de plus de 200 passagers.

Pour les navires de 13 à 200 passagers, une autorisation du gouvernement et une convention précisant les mesures d’encadrement et de suivi des activités sont obligatoires. La réserve naturelle reste toutefois accessible à tous types de visiteurs lorsque les bateaux qui les amènent ont moins de 12 passagers.

Quant aux 7 000 km2 classés en réserve intégrale, toute activité y est interdite hormis la surveillance, la recherche scientifique, des activités de « suivi » et le tournage de films sur autorisation du gouvernement. Ce sont toutes ces interdictions qui sont levées depuis la décision de justice rendue par la cour administrative de Paris.