Mayotte veut rouler au solaire

Mayotte veut rouler au solaire

La commission Aménagement et développement durable du Conseil départemental de Mayotte vient de livrer un étude portant sur le déploiement d’un véhicule électrique à recharge solaire. Le président du Département sera le premier à montrer l’exemple.

C’est la conseillère départementale de Koungou, Raïssa Andhume, qui a porté ce projet en séance plénière du Département de Mayotte. Ce projet de déploiement de véhicules électriques à recharge 100% solaire se déroulera en trois temps : « une phase expérimentale avec l’achat de cinq véhicules à usage interne, quatre affectés à la direction de l’environnement et une berline pour le président, avec deux unités solaires de recharge », a expliqué Raïssa Andhume au Journal de Mayotte. Le président du Conseil départemental de Mayotte, Soibahadine Ibrahim Ramadani, sera donc le premier à montrer l’exemple en roulant écolo. Dans un second temps, le parc automobile du Conseil départemental sera progressivement remplacé, « après étude d’impact et analyse sociale et économique. Des emplacements appropriés seront nécessaires pour la recharge, un investissement à charge du délégataire ». Enfin, l’auto-partage des véhicules solaires sera généralisé sur tout le territoire.

C'est Raïssa Andhume, Conseillère départementale de Mayotte et présidente de la commission Aménagement et développement durable qui porte ce projet de véhicules électriques ©101 Mag

C’est Raïssa Andhume, Conseillère départementale de Mayotte et présidente de la commission Aménagement et développement durable qui porte ce projet de véhicules électriques ©101 Mag

Raïssa Andhume peut déjà compter sur l’intérêt des sociétés hexagonales. Renault, Nissan ou encore Bolloré « ont jugé que les 80 à 250 km d’autonomie étaient suffisantes pour Mayotte ». Les bornes seront, en partie, équipées de panneaux photovoltaïques. On prévoit également une éventuelle revente du surplus énergétique à Electricité de Mayotte (EDM). Selon les calculs de la conseillère, le Conseil départemental pourra faire une économie de 50% sur son budget carburant grâce à ce projet. Ce dernier a reçu le soutien de l’Ademe, « qui approuve », et a déjà été discuté avec les services de l’Etat. Il pourrait bénéficier d’un cofinancement européen dans le cadre du mix énergétique. Mais le projet ne fait pas que des adeptes au sein du Conseil départemental. Le conseiller Zaïdani s’est abstenu lors du vote du projet, mettant en exergue les « caisses vides » de Mayotte.

Les doutes ont vite été balayés par Raïssa Andhume ; « ayons de l’ambition, rien est figé de toute façon, c’est l’expérimentation qui va servir à donner un cadre ». Ne reste plus pour la conseillère que de chiffrer le projet. A noter que Mayotte se trouve « dans l’obligation légale de parvenir à 30% d’énergies renouvelables dès 2020 ». En Polynésie française, une société a commercialisé, mi-2015, une voiture 100% électrique rechargeable grâce à un garage sur lequel est fixé des panneaux photovoltaïques. De même, le revendeur officiel Renault-Nissan s’est emparé du marché des voitures électriques, en commercialisant la marque Telsa.