Lieux à Découvrir : Maui Neri vous transporte dans ses escapades

Lieux à Découvrir : Maui Neri vous transporte dans ses escapades

Brésil, Îles de Pâques, Hawaï, Polynésie française, Maui Neri est comme de nombreux polynésiens, il aime voyager, découvrir, échanger et partager. Pour Outremers360, il confie sa passion et vous invite à le suivre dans ses escapades et aventures.

À Paris, il fait froid. La grisaille s’est installée, les corps se sont couverts de leurs multiples couches de vêtements et il est loin le temps où le soleil nous quittait tard le soir. Pour patienter avant le retour des beaux jours, Outremers360 a rencontré Maui Neri, polynésien de 30 ans mordu de voyage, mais pas que. Au fil de ses aventures, il s’est fait des amis, des souvenirs et s’attarde maintenant à partager ses expériences via sa page Maui Neri Lifestyle Photography. De la Nouvelle-Zélande à l’Amérique du Sud, Maui vous invite à l’escapade, l’aventure, la découverte de lieux connus et inconnus. Et pour ceux qui auraient la chance de passer l’hiver au soleil, le corps plongé dans l’immensité Pacifique, Maui se ferait un plaisir de vous guider et vous révéler les visages secrets de sa Polynésie natale. Je ne sais pour vous, mais chez Outremers360, on lâche tout et on embarque !

Les Favelas de Rio de Janeiro au Brésil ©Maui Neri

Les Favelas de Rio de Janeiro au Brésil ©Maui Neri

Bonjour Maui, peux-tu te présenter ? Qui es tu ? D’où viens tu ? Que fais tu dans la vie ?

Je m’appelle Maui NERI, j’ai 30 ans et je viens de la petite commune de Paea sur la côte ouest de l’île de Tahiti. J’ai effectué des études d’Histoire Géographie à l’Université de la Polynésie française dans le but de devenir professeur mais après une année dans l’enseignement je me suis réorienté vers l’Administration en passant un concours administratif. Après cinq ans à la Direction des Enseignements Secondaires, je suis actuellement en fonction à la Direction du Budget et des Finances de la Polynésie française à Papeete.
Bon vivant, j’aime l’aventure, les voyages, les activités nautiques, les randonnées et la photographie.

D’où tiens-tu cette passion pour le voyage, pour la découverte, l’aventure ?

Depuis petit j’aime ce qui relève de l’Histoire de la Terre, de sa géologie et de son évolution. Cette première passion a forgé un amour de la nature, des civilisations humaines et de la découverte.
Ma passion pour le voyage n’est cependant apparue que depuis peu. En effet, lorsque j’ai commencé à travailler je voulais épargner pour investir, pour construire et « faire ma vie » comme beaucoup de jeunes qui démarrent la vie active. J’aimais voyager mais je le voyais comme un gaspillage d’argent.
Mes projets personnels ayant finalement pris une voie différente, j’ai changé ma vision des choses et depuis près de trois ans je voyage dès que je peux. Au début je craignais l’étranger et l’inconnu puis j’ai fait un voyage à Hawaï qui a été le déclencheur de cette passion. Lors de ce voyage j’ai appris à faire confiance aux autres, à suivre mon instinct et faire en sorte de faire de chaque voyage une aventure unique.
Depuis quelques mois, je partage quelques unes de mes photos sur ma page facebook « Maui Neri Lifestyle Photography ». Pour l’heure je mets la priorité à la Polynésie car je souhaite partager la beauté de nos îles avec le monde mais je compte bien l’étendre à certains de mes voyages à l’étranger dans le but de promouvoir le voyage et certaines destinations qui me tiennent à coeur.
Ma passion du voyage est intimement liée à ma passion du partage. De la même manière que j’aime voyager, j’aime recevoir des étrangers ici pour leur faire découvrir mes lieux préférés ou des lieux insolites cachés des cartes touristiques.
Ainsi, depuis deux ans environ je reçois des amis ou les amis d’amis pour leur faire découvrir Tahiti en dehors des sentiers touristiques conventionnels. Je le fais gratuitement, par passion, et cet état d’esprit m’a permis en quelques temps de me construire un réseau de contacts qui me permettra de réaliser certains projets dans le domaine du voyage et du tourisme.

Un "Pier", sur les plages de Los Angeles. Le plus célèbre, celui de Santa Monica, accueille manèges, fêtes foraines et des dizaines de millier de personnes par jour ©Maui Neri

Un « Pier », sur les plages de Los Angeles. Le plus célèbre, celui de Santa Monica, accueille manèges, fêtes foraines et des dizaines de millier de personnes par jour ©Maui Neri

Combien d’îles, de pays, régions as-tu visité ? Lesquels ?

Contrairement aux apparences je n’ai pas tant voyagé. Par contre j’aime sortir du conventionnel et mettre en valeur les destinations que je visite par mes photos. J’avoue aussi avoir toujours été très chanceux dans tout ce que j’entreprends. J’ai eu la chance de faire des rencontres qui m’ont permis de visiter des lieux peu connus et de les partager sur le réseau. Cette manière de voyager encore peu courante chez les tahitiens a forgé cette image de « voyageur » alors que certains de mes amis voyagent plus que moi.
S’agissant des lieux visités, en Polynésie française j’ai évidemment visité Moorea, Tetiaroa, Huahine, Raiatea, Tahaa, Bora Bora, Maupiti, Rangiroa, Arutua, Tikehau, Makemo, Hiva Oa et Tahuata.
Dans le Pacifique j’ai eu la chance étant plus jeune de découvrir les Iles Cook (Rarotonga), la Nouvelle-Calédonie (Nouméa) en 1996 et Fidji (Suva) en 1998.
Plus récemment j’ai visité Hawaï (Oahu et Big Island) en 2012, 2013 et 2015, et la Nouvelle-Zélande (Région de Auckland, Mangawhai, Raglan, Coromandel) en 2014.
En Amérique du Nord, j’ai effectué deux roadtrips en 2011 et 2013 reliant les villes de Los Angeles, Las Vegas et San Francisco :  l’un via les villes de Reno et Sacramento, l’autre en passant par les magnifiques parcs nationaux de Death Valley, Yosemite et Mammoth Lake.
En début d’année 2015 j’ai effectué un nouveau voyage dans la région de Los Angeles pour visiter ses plages et pour faire un détour à la neige à Big Bear.
En Amérique du Sud j’ai découvert le Brésil via le Chili en 2014 en visitant Rio de Janeiro ainsi que la ville de Florianopolis dans le sud.
Ayant effectué une escale à l’île de Pâques en 2014 sans avoir pu la visiter, j’ai décidé d’y retourner cette année.

Quel a été ton voyage favori ?

Jusqu’ici mon voyage favori a été la Nouvelle-Zélande. J’y suis allé à l’aveugle chez un contact que je m’étais fait à Tahiti par hasard et qui est aujourd’hui un grand ami. Je ne savais donc pas vraiment chez qui j’allais, où j’allais dormir, ni ce que j’allais y faire.
J’y suis resté dix jours et cet ami, Matthew Bradley, m’a fait découvrir son pays d’une manière inespérée. Mon séjour en Nouvelle Zélande s’est en effet rapidement transformé en surf trip puisque tous les jours nous parcourions plusieurs kilomètres à la recherche de vagues sur des spots de plage sauvages où pas une âme vivait. Chaque plage était différente, d’Est en Ouest et du Nord au Sud, ce voyage a été un pur plaisir. Cela faisait longtemps que je n’avais pas autant surfé et c’était la première fois que je surfais une eau aussi froide et je suis heureux de cette expérience.
Par ailleurs, j’ai eu la chance d’être logé dans le quartier de Ponsonby à Auckland et de faire la connaissance de personnes formidables.
Un de mes meilleurs souvenir a été un dîner avec Anne Thorp, une des chefs de cuisine Maori les plus réputées de Nouvelle-Zélande et qui vit dans une magnifique villa au dessus de Pakiri Beach. Elle nous avait préparé un plat très simple de crevettes au curry avec du riz bien chaud comme ma mère le fait, accompagné d’un bon vin néo-zélandais ! Après une journée de surf, c’était l’apothéose ! Depuis nous gardons contact et j’espère lui rendre visite dès que possible.

Le téléphérique de Rio ©Maui Neri

Le téléphérique de Rio ©Maui Neri

Que retiens-tu le plus à chaque voyage ?

Je crois que ce qui me marque toujours le plus ce sont les liens humains que je tisse avec les personnes que je rencontre au cours de mes voyages. Depuis que je visite des Pays, je me suis fait de vrais amis avec qui je garde le contact grâce aux réseaux sociaux.
L’expérience la plus marquante pour moi est l’amitié que j’ai établi avec Roberto Kalpakian de Rio de Janeiro. J’ai rencontré cet ami dans un bar connu de Copacabana, le MudBug. Très vite mes origines et ma passion pour le Stand-up Paddle m’ont permis de sympathiser avec un groupe de brésiliens. Le soir de mon départ, je rentrais à l’appartement de mon amie chez qui je logeais et Roberto était au bas de l’immeuble. Sans connexion internet et sans numéro de téléphone il m’avait attendu quelques heures là, simplement pour me dire au revoir. Depuis, je le considère comme un de mes meilleurs amis et on se parle régulièrement malgré son anglais approximatif.
Avec chacune des personnes que j’ai rencontrées nous prenons des nouvelles des uns et des autres régulièrement. Ce sont des personnes sur lesquelles je peux compter si je me rends dans leur Pays et ils peuvent compte sur moi ici à Tahiti. Je les incite d’ailleurs tous à venir en Polynésie française. La destination coûte cher mais je fais en sorte de la rendre plus accessible par mon biais.

Tahiti côté montagne, une face cachée que Maui se ravit de faire découvrir. Ici, la "Fachoda" et sa cascade, ses toboggans et ses bassins naturels ©Maui Neri

Tahiti côté montagne, une face cachée que Maui se ravit de faire découvrir. Ici, la « Fachoda » et sa cascade, ses toboggans et ses bassins naturels ©Maui Neri

Sur ta page Facebook, on peut voir que tu es allé à l’île de Pâques, comment s’est passé ce séjour ?

Oui je reviens tout juste de l’île de Pâques. La compagnie aérienne LAN qui dessert l’île a lancé depuis quelques temps une campagne de promotion qui rend la destination très attractive. De plus ma petite amie est chilienne et est née à « la Isla », je n’ai donc pas hésité très longtemps.
Je voulais déjà visiter « Rapa Nui » car il s’agissait pour moi de la dernière destination à effectuer pour boucler le fameux Triangle polynésien après Hawaï et la Nouvelle-Zélande.
Je n’ai pas été déçu, le séjour s’est très bien passé et il a dépassé mes espérances.

Est-ce qu’il y a des similitudes entre l’île de Pâques et la Polynésie ? Peuple, culture, mode de vie ?

Il y a des similitudes entre l’île de Pâques et la Polynésie française par l’origine de son peuplement. Il s’agit bien d’une terre découverte par des polynésiens donc les similitudes se ressentent dans la culture, la danse, la langue ou encore la toponymie.
Cependant l’île de Pâques reste particulière de la même manière que chaque archipels de la Polynésie a ses spécificités.
Il faut aussi ajouter la colonisation de l’île par le Chili qui y apporte une particularité supplémentaire par rapport à toutes les autres îles du Pacifique Sud. Un mode de vie chilien s’y est installé de la même manière que le mode de vie français est installé aux Marquises.
Enfin, l’île est particulière par sa géographie. L’île de Pâques est l’une des îles les plus isolée du monde et son relief est très différent de ce que l’on peut trouver en Polynésie française.

Les Moai de l'île de Pâques, aussi célèbre que mystérieux ©Maui Neri

Les Moai de l’île de Pâques, aussi célèbre que mystérieux ©Maui Neri

Quelle image gardes-tu de cet archipel ?

Je garde en tête la vue au sommet de la montagne « Pu’i » d’où les Rapa Nui se jettent lors du « Tapati » en glissant sur des troncs de bananiers. L’ascension est plus difficile qu’elle n’y paraît et on la termine même à quatre pattes tellement la pente est marquée. Le sommet offre un panorama à 360° incroyable et on imagine aisément cet instant où l’homme doit s’élancer du haut de cette montagne pour prouver sa bravoure conformément à ses traditions.
J’ai beaucoup d’autres images en tête mais celle-ci me plaît particulièrement.

Quand on parle de l’île de Pâques, on parle souvent des « Moai ». Qu’est-ce qu’il y d’autre à voir la-bas ?

Les Moai sont incontournables à l’île de Paques, il y en a partout. L’île est comme un « marae » géant car elle est parsemée de sites culturels et autres vestiges archéologiques relativement bien préservés et mis en valeur. Pour les amoureux d’Histoire et plus particulièrement d’Histoire de la Polynésie pré-européenne, c’est une destination toute trouvée. C’est vrai que de se retrouver à Tongariki face à cette rangée de statues géantes à été une expérience inoubliable riche en spiritualité.
Après, comme toute destination, il y a la face cachée de l’île, celle dont peu parlent et c’est celle que j’ai préféré. J’ai été fasciné par les paysages de l’île de Pâques. J’ai aimé les randonnées pour arriver au sommet des volcans éteints, découvrir leurs cratères, ou encore visiter des grottes profondes. J’ai également été impressionné par ses quelques plages et ses vagues. La plage de sable blanc d’Anakena est digne des plages de Hawaii ou des îles Marquises, je ne m’y attendais pas. Certains spots de surf n’ont eux aussi rien à envier à ceux de Tahiti, hormis la température de l’eau.
J’ai adoré les bains dans les bassins naturels d’eau de mer au pied des falaises, à l’abri des regards. L’eau y est plus chaude et on s’y baigne entouré de poissons ! Une belle expérience !
Enfin, j’ai aimé déambuler dans le village de Hanga Roa et ses rues pavées où il est facile de trouver un bon restaurant ou un bar pour boire un « pisco sour » ou encore, manger une bonne pièce de viande et apprécier un bon vin chilien.

Les paysages néo-zélandais, à couper le souffle. Pas étonnant que la saga du Seigneur des Anneaux ait été tourné à "Aotearoa" ©Maui Neri

Les paysages néo-zélandais, à couper le souffle. Pas étonnant que la saga du Seigneur des Anneaux ait été tournée à « Aotearoa » ©Maui Neri

Ton prochain voyage ?

Je ne sais pas encore. En Polynésie, j’aimerais pouvoir visiter l’île de Makatea qui est un modèle géologique unique au monde puisqu’il s’agit d’un atoll qui s’est surélevé. On ne peut cependant y accéder que par bateau et il me faudrait un groupe pour effectuer un charter de quelques jours.
A l’international, je souhaite retourner en Amérique du Sud avant de m’attaquer à l’Asie.
D’habitude je choisis mes destinations sur coups de tête ou en fonction des promotions disponibles car voyager coûte cher et il ne faut pas hésiter à sauter sur les bonnes opportunités. Depuis quelques temps par exemple je ne rate plus aucun salon du tourisme à Tahiti pour visiter les îles.

Si tu pouvais vivre sur l’une des nombreuses destinations que tu as connu, laquelle serait-elle ?

Aucune. Plus je voyage et plus j’apprécie ma vie à Tahiti. Malgré les difficultés et les défauts de notre Pays, nous sommes des privilégiés dans le sens où en Polynésie, la réussite relève encore d’un choix. Il y a des pays où ce choix n’existe pas.
C’est l’objet de ma page Facebook par laquelle je partage de simples scènes de vie quotidienne en Polynésie. Rien de ce que je partage n’est inaccessible mais ça ne les rend pas moins exceptionnels. Le succès relatif de la page m’incite à continuer et à aller plus loin dans cette voie.

"Nous parlons trop ! Il est temps maintenant de prendre les décisions et d'agir pour combattre le réchauffement climatique ! Nous, insulaires, sommes les premiers concernés. Faisons entendre notre voix" ©Maui Neri

« Nous parlons trop ! Il est temps maintenant de prendre les décisions et d’agir pour combattre le réchauffement climatique ! Nous, insulaires, sommes les premiers concernés. Faisons entendre notre voix » ©Maui Neri