Les volcans sous-marins du Pacifique sud au cœur d’une mission scientifique

Les volcans sous-marins du Pacifique sud au cœur d’une mission scientifique

©Facebook / IRD

Une équipe internationale de 29 chercheurs scientifique, ainsi que 28 marins, ont embarqué sur l’Atalante pour une mission de 35 jours sur l’Arc volcanique des Tonga, dans le Pacifique sud. Le but : comprendre le lien entre les volcans sous-marins et la présence des micro-algues. 

Co-organisée par le CNRS, l’IRD, L’université de la Sorbonne, l’Université d’Aix Marseille et l’Ifremer, la mission a largué les amarres ce vendredi en matinée depuis Nouméa. Les travaux de cette mission porteront sur l’impact de l’activité des volcans sous-marins sur l’activité biologique à la surface. Cette mission part notamment d’un constat. Depuis 2015, les chercheurs observent une oasis dans le désert océanique, entre l’Arc des Tonga et l’Australie. Cette zone, particulièrement fertilisée, est peuplée de micro-algues qui seraient alimentées par les volcans sous-marins peu profonds. Deux d’entre eux seront soumis à des recherches plus poussées.

« On les étudie parce que plus d’un tiers des émissions de CO2 d’origine humaine, liées aux activités anthropiques est séquestrée par l’océan. Il est piégé notamment par un processus qui s’appelle la pompe biologique à carbone, qui est essentiellement les micro algues. Si ce processus n’existait pas, il ferait beaucoup plus chaud aujourd’hui sur la planète. Ici, dans le sud-ouest Pacifique, on a un mécanisme de piège de CO2 plus important que ce que l’on pensait auparavant. Précisément grâce à ces fertilisations par les volcans, c’est ce que l’on souhaite vérifier », a expliqué Sophie Bonnet, Océanographe à l’IRD Nouméa et chef de projet, à Nouvelle-Calédonie La 1ère.

 

« Beaucoup de calédoniens ont vu des traînées marrons observables depuis le ciel, ce sont des micro algues fertilisées par ces éléments nutritifs, notamment le fer. Il doit provenir de quelque part puisqu’il y a plus de fer ici qu’ailleurs. Cela peut venir également des îles, du lessivage et des volcans aériens, mais nos calculs et études précédents ont montré que cela ne suffisait pas pour nourrir toute cette vie. Il doit y avoir une autre ressource qui vient d’ailleurs. Notre hypothèse basée sur nos résultats préliminaires est que cette source vient des volcans sous-marins », a-t-elle poursuivi. On recenserait 2,6 volcans sous-marins tous les 100 km, entre l’Arc des Tonga et la Nouvelle-Zélande. Des volcans qui pourraient être à l’origine d’une fertilisation en fer de la région Pacifique sud.

A bord de l’Atalante, dix laboratoires ont été installés pour permettre aux chercheurs de travailler dans les meilleures conditions possibles, avec un objectif : en apprendre plus sur nos Océans encore très mal connu, précise RRB. La mission est à suivre au quotidien sur Tonga-project.org.