Les Seychelles créent deux AMP et convertissent leur dette en actions pour l’environnement

Les Seychelles créent deux AMP et convertissent leur dette en actions pour l’environnement

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Fin février lors d’une conférence sur la résilience et la pérennité des économies océaniques en Afrique, la République des Seychelles a annoncé la création de deux nouvelles aires marines protégées s’étendant sur 16% de son espace maritime, rapporte la Banque mondiale. Depuis 2016, les Seychelles reconvertissent leur dette en actions en faveur de la nature.

Ces deux nouvelles aires marines protégées, situées autour de l’atoll d’Aldabra et entre les îles coralliennes d’Amirantes et Fortune Bank, s’étendront sur une superficie de 210 000 km², soit 16% des 1,4 millions de km² d’espace maritime des Seychelles. Cette annonce a été faite dans le cadre du plan d’aménagement de l’espace marin des Seychelles, dont la première phase a été achevée. « Ces aires bénéficieront désormais d’une protection totale ou très rigoureuse, afin d’encourager le développement durable et l’adaptation aux effets du changement climatique », indique la Banque mondiale.

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« Le plan d’aménagement de l’espace marin entend protéger le patrimoine écologique des Seychelles tout en favorisant le développement durable de l’économie bleue », explique encore la Banque mondiale. « Il expose les grandes orientations de gestion et traite des activités à autoriser dans les nouvelles aires protégées. La définition d’un cadre de gouvernance et de mise en œuvre du plan d’aménagement de l’espace marin interviendra courant 2019 pour garantir une gestion efficace et équitable de ces aires ». L’achèvement de la première phase de ce plan d’aménagement offre aux Seychelles une avance considérable sur l’Objectif Développement Durable (ODD) n°14, « qui appelle les pays à préserver au moins 10 % de leurs zones marines et côtières, « conformément au droit national et international et compte tenu des meilleures informations scientifiques disponibles » ».

Mise en place d’une « obligation bleue » 

En outre, la République des Seychelles a mis en place un « instrument de financement innovant » à travers une « obligation bleue », qui a pour but de « favoriser l’essor de l’économie bleue dans l’archipel, y compris à travers la mise en place des aires marines protégées ». Les recettes de cette opération sont estimées à 15 millions de dollars. Ce dispositif, encore en préparation, est mené conjointement par les Seychelles, la Banque mondiale et le Fonds pour l’environnement mondial (FEM).

Les différentes ZEE de la région, avec au Nord, la ZEE des Seychelles ©

Les différentes ZEE de la région, avec au Nord, la ZEE des Seychelles ©LL Larivière / Université Laurentienne

En 2016, les Seychelles ont aussi conclu un accord « inédit » avec l’ONG The Nature Conservancy « pour convertir sa dette en actions en faveur de la nature ». « L’accord prévoit le rachat de 21 millions de dollars de dette publique et un refinancement à des conditions plus favorables afin d’affecter directement une partie des remboursements à des projets d’adaptation au changement climatique, de développement de la pêche durable et de conservation marine, mais aussi de constituer un fonds de dotation pour les futures générations de Seychellois ».