©Ben Thouard
Le courant pourrait devenir une source d’électricité pour la Polynésie française. Une étude est actuellement en cours, sur les atolls de Manihi et Takaroa, afin de déterminer le potentiel des courants des passes et définir la technologie la mieux adaptée pour exploiter leurs forces.
Les îles volcaniques de la Polynésie française disposent, dans leur grande majorité, de passes. Ces passes sont des ouvertures dans les barrières de corail, qui permettent aux lagons de communiquer avec l’Océan. Lors de ces interactions, des courants se forment. Ils entrent ou sortent du lagon avec une intensité qui varie selon les différents régimes de houle ou de vent. Ainsi, une étude a été lancée en décembre dernier, sur les atolls de Manihi et Takaroa, située dans l’archipel des Tuamotu. Jusqu’à présent, les habitants de cet archipel tirent leur électricité de groupes électrogènes et du solaire. La force des courants pourrait y devenir une nouvelle source d’énergie. L’étude s’est déroulée en deux phases : la première, début décembre, a permis de cibler les zones où le courant est le plus fort, la seconde, mi-décembre, a permis d’immerger dans les passes retenues des « courantomètres ». Depuis, et pour une durée d’un an, une campagne de mesure a été lancée afin de définir les variations d’intensité et de direction (entrant ou sortant) du courant, selon les « différents régimes de houle et de vent », propre à l’archipel des Tuamotu.
Au terme de cette campagne de mesure, c’est-à-dire dans un an, les résultats permettront à la Polynésie française « d’orienter les solutions techniques à retenir » pour exploiter au mieux l’énergie hydrolienne qui sera produite par la force des courants. Selon Tahiti-infos, le potentiel minimum pour exploiter l’énergie hydrolienne se base sur un courant d’1,5 mètres par seconde. Un tel projet a déjà été initié en France, en 2008, au large de Ploubazlanec dans les Côtes d’Armor en Bretagne. Première mondiale, le « Projet de Paimpol-Bréhat » doit mettre en service deux hydroliennes de 16 mètres de diamètres et fournir 1 MW d’électricité. La première est entrée à l’eau fin 2015. il faudra donc attendre encore quelques années pour voir un tel dispositif dans les passes des atolls polynésiens.