© Province Sud
Professionnels, scientifiques et usagers de la mer sont réunis ce lundi 16 septembre en Nouvelle-Calédonie afin d’élaborer un plan concerté de réduction du risque requin, après l’attaque fin mai d’un enfant de 8 ans, qui a marqué les esprits.
«Suite à l’accident qui est arrivé au petit Anthony, un plan d’action a été mis en place par la province, la mairie de Nouméa et les services du gouvernement mais le monde associatif a souhaité apporter sa contribution pour être dans une démarche collaborative», a déclaré Karine Lambert, directrice de l’environnement de la province sud. L’enfant avait eu une jambe et une partie du bassin arrachées par un requin-bouledogue alors qu’il se baignait dans une marina de Nouméa, où la baignade est interdite. Il est toujours en soin en Australie.
Après ce drame, les autorités avaient autorisé l’abattage d’une vingtaine de requins bouledogues, une espèce protégée, suscitant la colère de plusieurs associations écologiques. «Je comprends qu’on élimine un individu auteur d’une attaque. Mais pourquoi en tuer 20 alors qu’on ne connaît même pas la taille de la population ? Plein d’autres aspects du problème doivent être gérés avant l’abattage comme la reconquête de la qualité des eaux ou le comportement humain», a déclaré Hubert Géraux, responsable du WWF (Fonds mondial pour la nature).
L’IRD (Institut de recherche pour le développement) mène actuellement une étude pour mieux connaître les lieux de fréquentation et de sédentarisation des squales, grâce notamment à un réseau d’hydrophones, à la capture et au marquage d’animaux. «Les premiers résultats nous rappellent qu’on ne se baigne pas à la nuit tombée ou à l’aube, ni quand les eaux sont troubles après une pluie», a indiqué Karine Lambert.
Si l’évaluation de leur nombre est «très difficile», les requins sont toutefois présents dans toute la zone «surveillée» des plages, dans la grande et la petite rade de Nouméa, avec une concentration au Quai des pêcheurs dans le quartier de Nouville. Cette zone a d’ailleurs été retenue par le Centre de ressource et d’appui (CRA) pour la réduction du risque requin de La Réunion afin de tester l’efficacité de quatre types de dispositifs de protection individuelle (EPI), qui émettent des champs électriques et sont en vente dans le commerce. «Il semblerait que ces appareils aient un effet sur les requins-bouledogues, du même ordre de grandeur que sur les requins blancs. C’est-à-dire des distances de répulsion assez faibles», a déclaré Eric Chateauminois, directeur du CRA. Les tests se poursuivent jusqu’au 28 septembre.
Depuis 1958, on recense une quinzaine d’attaques de requins mortelles en Nouvelle-Calédonie, dont un tiers depuis 2011. Cette année, quelques jours après l’attaque du jeune Anthony, un pêcheur avait été tué par un requin au nord de l’archipel.
Avec AFP