Un site d’orpaillage en Guyane ©WWF (Illustration)
Un rapport commandé par le WWF France critique sévèrement Montagne d’or, le plus grand projet de mine d’or à ciel ouvert à l’étude en France, en remettant en cause les perspectives économiques espérées.
Le « choc économique » voulu par le gouvernement en Guyane sera possible grâce à l’ « indépendance » alimentaire et énergétique et non grâce au secteur minier, selon ce rapport du cabinet Deloitte rendu public en début de semaine. « Le secteur extractif » est le secteur marchand « qui a les effets d’entraînement les plus faibles » sur « le potentiel de développement économique durable de la Guyane », selon ces experts missionnés par l’ONG environnementale. La mine « génère une augmentation de valeur ajoutée et d’emplois quatre fois inférieure à celle du secteur de la construction », écrivent-ils encore.
Columbus gold et Nordgold (consortium Russo-canadien), qui portent ce projet situé à Saint-Laurent du Maroni, promettent de « développer l’économie guyanaise » avec « 750 emplois directs et 2.500 indirects » et plus de 300 millions d’euros d’impôts et taxes en 12 ans d’exploitation. Montagne d’or est soutenu localement par le Medef, la chambre de commerce et d’industrie, une partie des élus dont le président de la collectivité territoriale de Guyane, Rodolphe Alexandre.
⛔ Face au mirage économique de la #MontagnedOr, un vrai projet de développement local et durable est possible pour la #Guyane ! Lire l’étude de @DeloitteFrance → https://t.co/4BJ74ttDjL#StopMontagnedOr pic.twitter.com/rkSWlVEPKZ
— WWF France (@WWFFrance) 9 novembre 2018
« Lors du débat public en Guyane sur Montagne d’or, il est revenu de façon récurrente la question plus générale du type de développement possible et souhaitable en Guyane », expliquait mercredi Laurent Kelle, responsable du WWF Guyane. Pour passer dans un « délai court » à 7% de demandeurs d’emploi (contre 22 % actuellement), Deloitte identifie « 10 secteurs d’activité prioritaires » engendrant « 2.000 à 5.000 emplois par an » d’ici à 2040, en citant notamment l’agriculture, la sylviculture, la pêche, le tourisme, les énergies renouvelables, la recherche, les activités juridiques.
En juillet, le gouvernement avait annoncé la création d’une commission interministérielle pour évaluer les « impacts » environnementaux et économiques de Montagne d’or. Le rapport, annoncé pour septembre mais qui n’est pas encore paru, doit aider le gouvernement à se positionner avant la fin de l’année sur le projet.
Avec AFP.