Dans un communiqué de presse paru ce lundi 7 septembre, la société Total annonce son retrait des projets d’exploration et d’exploitation pétrolière de cinq zones situées dans le bassin de l’embouchure du fleuve Amazone. En cause, la démarche de l’ONG Greenpeace qui avait démontré la présence d’un récif corallien. Le groupe français abandonne après plusieurs tentatives auprès de l’agence environnementale brésilienne, sans succès. Le projet n’est pas abandonné pour autant.
Suite du bras de fer entre la société Total, l’agence environnementale brésilienne (Ibama) et l’ONG Greenpeace concernant plusieurs gisements pétroliers à 120 km au large des côtes brésiliennes. Après plusieurs tentatives infructueuses d’obtenir les droits d’exploitation, le groupe pétrolier français se retire en qualité d’opérateur, mais n’abandonne pas le projet.
Ayant prévenu de sa démission à l’Agence Nationale du Pétrole, du gaz naturel et des biocarburants (ANP), il précise : « Cela ouvre une période de 6 mois durant laquelle un nouvel opérateur sera désigné et à qui les activités d’opérateur seront transférées (…) Le groupe Total a l’obligation de continuer de mener les processus administratifs pour le compte de ses partenaires Petrobras et BP ». Le groupe Total conservant 40% des parts du projet, son retrait concerne donc sa qualité d’opérateur, mais il va continuer à œuvrer pour que des plate-formes offshore puissent être installées.
L’ONG Greenpeace reste méfiante
L’agence Ibama avait rejeté les demandes de Total évoquant « un trop grand nombre de problèmes techniques et de risques environnementaux, notamment un manque de garanties apportées par le pétrolier en cas d’accident ou de marée noire, s’inquiétant des risques pour le récif de l’Amazone et la biodiversité marine ».
Interrogée par nos confrères de Guyane la 1ère, Edifa Ifticène, chargée de campagne pétrole à Greenpeace France, pointe du doigt l’accession au pouvoir de Jair Bolsonaro en 2018, qualifié de climato-sceptique : « Le problème majeur des études d’impact de Total, c’était qu’au moindre accident, fuite, marée noire, les courants faisaient en sorte que le pétrole allait vers les côtes guyanaise ou en tout cas au large de la Guyane. L’Ibama, qui a changé de directeur depuis n’a plus le même pouvoir, n’est plus aussi indépendant et ne peut pas dire non aux pétroliers comme il le disait avant ».
Par Damien Chaillot