Grande barrière : Un robot pour chasser les acanthasters pourpres, étoiles de mer tueuses

Grande barrière : Un robot pour chasser les acanthasters pourpres, étoiles de mer tueuses

Un « Taramea » dans le lagon de Moorea en Polynésie française ©Franco Banfi / Biosphoto

Des scientifiques australiens ont dévoilé vendredi un robot sous-marin capable de traquer et tuer la « couronne d’épines », une étoile de mer dévoreuse de coraux, appelée Taramea en Polynésie, qui fait des ravages dans la Grande barrière de corail en Australie.

Le RangerBot a été mis au point à l’aide d’un don de Google et est destiné à « protéger le récif » inscrit au patrimoine de l’Humanité, ont expliqué les scientifiques de l’Université de technologie (QUT) du Queensland. L’immense récif qui fait la taille du Japon ou de l’Italie a subi en 2016 et 2017 deux graves épisodes de blanchissement de ses coraux du fait des hausses de la température de l’eau.

Les spécialistes estiment qu’une zone de 2 300 kilomètres de long pourrait avoir subi des dégâts irrémédiables, à cause du changement climatique, des activités industrielles et agricoles, et de l’acanthaster pourpre, une étoile de mer invasive et se nourrissant exclusivement de coraux, également connue sous le nom de « couronne d’épines » ou « coussin de belle-mère ». En Polynésie française, où cette étoile de mer est appelée Taramea, l’acanthaster pourpre, extrêmement dangereuse, est également dans le viseur des usagers de la mer.

©Anthony Weate / Great Barrier Reef Foundation / AFP

Le RangerBot au dessus de la Grande barrière de corail en Australie, sur une photo diffusée le 31 août 2018 ©Anthony Weate / Great Barrier Reef Foundation / AFP

Une vaste étude publiée en 2012 avait révélé que sur les 27 années précédentes, la couverture corallienne avait été divisée par deux. Et 42% des dégâts avaient été imputés à cette étoile de mer. Aucun consensus scientifique n’existe pour l’heure sur les raisons expliquant les invasions de ces « couronnes d’épines », qui sont un fléau dans de nombreuses régions du Pacifique et de l’océan Indien.

Le robot dispose d’une autonomie de batterie de huit heures et peut surveiller et cartographier des zones de récifs à une échelle jusqu’alors impossible. « RangerBot est le premier système robotique du monde spécifiquement conçu pour les environnements de récifs coralliens, se servant uniquement de la vision de robot pour la navigation en temps réel, l’évitement d’obstacles, et des missions scientifiques complexes », a déclaré Matthew Dunbabin, professeur au QUT.

« Ce drone océanique multifonctions peut surveiller une grande variété de problèmes qui menacent les récifs coralliens dont le blanchissement, la qualité de l’eau, les espèces invasives, la pollution et l’ensablement ». Le robot sera également capable de détecter les acanthasters et « de déclencher une injection fatale », a-t-il ajouté, précisant que celle-ci était sans danger pour les autres espèces.

Avec AFP.