Une plateforme pétrolière au large de la Guyane[AFP/Archives]
Le Tribunal administratif de Cergy-Pontoise a rejeté, vendredi 1er février, le recours en urgence formé par sept associations, ainsi que par la commune de Sinnamary, visant à obtenir la suspension de la décision de prolongation du permis de recherche pétrolière accordé à Total au large de la Guyane, ainsi que la décision autorisant les travaux de forage.
Le projet d’exploration pétrolière, qui date des années 2000, suscite l’inquiétude de ces associations, qui redoutent des dommages irréversibles pour l’environnement, dans cette zone – le récif corallien de l’Amazone – pourtant reconnue comme cruciale pour la biodiversité par plusieurs organisations internationales.
Le recours dénonçait notamment l’absence de saisine de la Commission nationale du débat public (CNDP) sur les forages, ainsi que « l’absence d’expertise et l’incompréhension du dossier des commissaires enquêteurs chargés d’émettre un avis argumenté sur l’étude d’impact environnemental de Total » et « les lacunes de la modélisation en cas de marée noire ».
Le tribunal de Cergy-Pontoise a toutefois estimé que les conditions d’urgence n’étaient pas remplies et que les arguments soulevés par les requérants n’étaient pas « de nature à créer un doute sérieux » sur la légalité de la décision préfectorale. Cette décision en référé ne préjuge cependant pas de l’avis que le tribunal sera amené à rendre par la suite sur le fond du dossier. Ce jugement se fera dans quelques mois devant le même tribunal, selon l’association Les Amis de la Terre.
Pas de « carte blanche » à Total
« Les forages exploratoires de Total vont continuer dans les prochains mois, mais cela ne signifie aucunement que Total a carte blanche en Guyane. La mobilisation contre les projets pétroliers au large de la Guyane ne fait que commencer, et les associations entendent continuer leurs actions et les procédures juridiques », annoncent dans un communiqué commun Greenpeace France, Guyane Nature Environnement, Nature Rights, Sea Shepherd France, Surfrider Foundation Europe, ZEA et les Amis de la Terre France. Greenpeace France a assuré, via Twitter, que « la mobilisation citoyenne contre les projets climaticides ne s’essoufflera pas ».
Avec AFP