A l’occasion de la 8eme session des Initiatives pour l’Avenir des Grands Fleuves qui s’est tenue en Guyane cette semaine, en présence d’Erik Orsenna, président de l’Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF), des experts internationaux se sont penchés sur la problématique de la santé des fleuves et des hommes avec comme corollaire le fleuve Maroni.
Durant quatre jours, l’ensemble des participants ont pu être sensibilisés autour des enjeux de la gestion de l’eau dans cette région, et plus particulièrement du fleuve Maroni. Faire un focus sur le Maroni et toutes les problématiques de santé autour du fleuve est une occasion unique de mettre tous les acteurs autour d’une même table pour réfléchir ensemble à la manière de réduire les problèmes liés à l’assainissement, aux maladies infectieuses et aux dégâts causés par les activités d’orpaillage illégal.
Invité de Guyane la 1ere, Erik Orsenna président de l’Initiative pour l’Avenir des Grands Fleuves (IAGF) a rappelé que le Fleuve Maroni est un partenaire de vie, un être vivant. Le Maroni est un être magnifique, blessé par des pollutions de toutes sortes. Il faut traiter toutes les pollutions pour éviter tous les rejets dans le fleuve, coopérer avec l’autre rive, (le Surinam, ndlr). La Guyane est le monde des possibles et dispose d’un potentiel immense». L’académicien a toutefois ajouté qu’il y a une prise de conscience formidable » en Guyane sur la prise en compte de la nature comme un être vivant à part entière.
#8session @IAGF_IFGR : restitution @Prefet973 : E.Orsenna : « il faut un projet du fleuve Maroni pour le territoire car on ne peut continuer à découper cet être vivant qu’est le fleuve » pic.twitter.com/nmx3ABPZcG
— Avenir Fleuves (@IAGF_IFGR) April 19, 2019
Si la ressource en eau est en effet abondante (la Guyane est au troisième rang mondial en termes d’eau douce disponible selon l’Unesco), elle est néanmoins inégalement répartie et distribuée.
Principale artère de transport malgré la dangerosité des sauts, le Maroni est aussi depuis toujours un lieu de passage et de brassage de populations entre communes depuis le Haut-Maroni jusqu’à l’estuaire et entre pays des deux rives: accès à l’école, accès aux soins, commerce légal et illégal… Il est essentiel au développement du territoire. Pourtant, le fleuve est encore peu aménagé et valorisé. Ses eaux sont polluées par le mercure qu’utilisent les orpailleurs illégaux pour amalgamer l’or, une pollution qui contamine les poissons et in fine, les habitants. Elles sont aussi vectrices de bactéries et virus. Typhoïde, choléra, diarrhée affectent les populations isolées qui n’ont pas un accès direct à l’eau potable.À cela s’ajoutent les maladies transmises par les moustiques, auxquelles la Guyane est déjà confrontée de longue date : paludisme, fièvre jaune, dengue.
#8session @IAGF_IFGR. Gabriel Carles, chef du service gynécologie @chog973 : « le fleuve Maroni est au centre du problème entre repli communautaire et métissage progressif. Soit ils peuvent relier ces multiples communautés, soit les séparer » @ars_guyane pic.twitter.com/wTz1w0tScm
— Avenir Fleuves (@IAGF_IFGR) April 17, 2019