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La délégation Océan Indien de l’Ifremer a mis au point un nouvel outil technologique pour évaluer les gains et pertes de la couverture corallienne, de l’indice d’état de santé baptisé HCAI (Hyperspectral Coral to Algae Index) ainsi que la géomorphologie des platiers récifaux de la Réunion.
L’île de La Réunion est bordée sur sa côte ouest par des récifs coralliens. L’état de santé de ces milieux naturels sensibles, sièges d’une biodiversité remarquable, est dans certains secteurs fortement dégradé, soulignant un défi dans la compréhension et la gestion de ces écosystèmes. Cette nouvelle technologie, appelée « l’imagerie hyperspectrale », a permis de cartographier à fine résolution (40 cm) l’abondance des quatre principaux composants caractérisant l’écosystème corallien à la Réunion, à savoir Algues, Sable, Corail Vivant et Herbiers. Cette technique s’appuie sur le fait que tout objet, qu’il soit un être vivant (corail, algues, etc.), ou minéral (sable, substrat dur sous-jacent, etc.) absorbe et réfléchit une partie de la lumière solaire incidente d’une manière qui lui est propre.
Grâce à » l’imagerie hyperspectrale », les chercheurs font ainsi état dans une étude (Bajjouk et al. 2019) de la « perte significative de la complexité structurelle des récifs du platier récifal de Saint-Gilles entre 2009 et 2015». L’étude souligne que « les analyses diachroniques d’images hyperspectrales entre 2009 et 2015 ont révélé une diminution globale de l’indice HCAI et une diminution de la superficie de toutes les classes coralliennes dominantes le long du récif ( 28,24 % pour la classe corail par exemple), tandis que la superficie des classes d’habitat dominées par les algues a fortement augmenté au cours de la même période» tout en soulignant «une avancée locale de langues de débris à travers le platier (sur plus de 80m pour certaines entre 2009 et 2015)».