Energies renouvelables-Martinique: Les élus de la CTM demandent  » l’arrêt définitif et immédiat » du projet NEMO

Energies renouvelables-Martinique: Les élus de la CTM demandent  » l’arrêt définitif et immédiat » du projet NEMO

© Collectivité Territoriale de Martinique

Les élus de l’assemblée de Martinique réunis en séance plénière le 4 avril dernier se sont prononcés dans une motion en faveur de l’arrêt du projet NEMO, une plateforme de production d’électricité à partir d’eau de mer dont le fonctionnement est prévu pour 2022.

Depuis trois semaines, le risque pour la population du stockage de près de 300 tonnes d’ammoniaque dans les eaux profondes par le projet Nemo suscite beaucoup d’inquiétudes en Martinique. Une inquiétude qui s’est immiscée dans les débats de la séance plénière ce mercredi 4 avril à la collectivité territoriale.
Un risque jugée « préjudiciable à l’image environnementale » de la Martinique mais aussi dangereuse pour l’économie de la Martinique, comme le souligne Yan Monplaisir. « Je ne peux pas mettre en péril la santé des martiniquais et même je dirais le développement économique de la Martinique parce que ça va entacher le développement économique. Tous les projets qui pourraient se construire autour de ça, notamment touristiques, ils ne vont pas se faire là. Qui va aller investir juste en face d’une zone à risque comme celle-là ? », a déclaré le conseiller territorial.
A cela, les élus ajoutent qu’il s’agit « d’un projet exhorbitant (450 millions d’euros, financé par l’Etat et l’Union Européenne, ndlr) pour un coût de production faible » (10MW) et un prix de rachat de l’électricité plus élévé que les autres énergies renouvelables comme le solaire ou l’éolienne. Toutefois, cette motion votée pour l’arrêt de projet NEMO n’est qu’un avis consultatif.

Les promoteurs prévoient un gel du projet NEMO

Porté par AKUO Energy et Naval Group (ex-DNCS) depuis 2014, NEMO est un projet de centrale flottante de production d’énergie thermique des mers d’une puissance nette de 10,7 MW et qui alimenterait 35 000 foyers supplémentaires en énergie renouvelable à l’horizon 2020. Mais la mise en service pourrait être retardée.

Le projet Nemo en Martinique © DCNS

Le projet Nemo en Martinique © DCNS

En effet, selon le site spécialisé Mer et Marine, le projet NEMO en Martinique pourrait être gelé en raison de difficultés techniques. « Pour les centrales ETM (énergie thermique des mers) offshore, nous sommes encore confrontés à des problèmes pour aller chercher l’eau en profondeur. Il faut en effet concevoir un tuyau long d’un kilomètre et de 6 mètres de diamètre, capable de remplir une piscine en 3 secondes, qui doit se déployer facilement, est accroché à une structure flottante et doit pouvoir résister 25 ans dans des zones très régulièrement soumises à des épisodes cycloniques. Les briques technologiques qui permettent de répondre à toutes ces contraintes, tout en disposant de systèmes économiquement viables, ne sont pas encore mûres. » confie Laurent Schneider-Maunoury, président de Naval Energies au site Mer et Marine

Des difficultés techniques très coûteuses à financer, qui empêchent l’avancement du projet. « Nous ne sommes pas en mesure de nous engager sur un planning car cela dépend de l’identification et de l’obtention d’aides publiques. Nous devons encore faire sauter ce verrou technologique et il nous faudrait encore investir en R&D plusieurs dizaines de millions d’euros, que nous ne pouvons pas mobiliser pour le moment. Toutefois, nous travaillons à fond pour trouver les financements nécessaires », a conclu Laurent Schneider-Maunoury.