Energies Renouvelables: Le projet de la Centrale thermique de Pierrefonds (La Réunion), seul récipiendaire ultramarin du « Fonds déchets » par le gouvernement

Energies Renouvelables: Le projet de la Centrale thermique de Pierrefonds (La Réunion), seul récipiendaire ultramarin du « Fonds déchets » par le gouvernement

La future centrale thermique de Pierrefonds à la Réunion figure parmi les trois lauréats de l’appel à projets l’Appel à projets Énergie CSR 2016 lancé par le ministère de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer et l’Ademe en mars dernier.

Il s’agit du projet le plus important parmi les lauréats, porté par le syndicat mixte de traitement des déchets des microrégions sud et ouest de la Réunion, ILEVA. Il consiste en la création d’une centrale thermique qui produira de l’énergie à partir de la combustion de déchets ménagers et des déchets d’activités économiques produits sur l’île. Ce projet sera installé à Pierrefonds au sein d’une plateforme comprenant des unités de tri et de préparation vers les filières recyclables et une installation de stockage des déchets ultimes non dangereux. Cette centrale d’un montant global de 140 millions d’euros, aura pour objectif de fournir une production électrique de 15 MW (megawatts). Dans un communiqué, Michel Fontaine le président d’ILEVA s’est félicité de cette annonce. « C’est avec un très grand plaisir que j’ai appris que le dossier d’ILEVA portant sur la création d’une plateforme multifilière de traitement des déchets ménagers et des déchets d’activités économiques permettant la production de 15 MW d’énergie était l’un de ces trois lauréats. Notre projet pour notre territoire se veut ambitieux, vertueux, et respectueux de son environnement. Notre objectif, à travers la réalisation de l’outil multifilière d’ILEVA, est donc de mettre fin à l’ère du tout enfouissement qui a perduré durant plusieurs décennies », indique le document.

Cependant, ce projet ne fait pas l’unanimité. Cette centrale thermique est dénoncée par les associations écologistes qui parlent « d’un incinérateur qui ne dirai pas son nom ». En effet, le Collectif Réunion Zéro Déchets a déposé une pétition en ligne pour  s’opposer à la construction d’incinérateur dans l’île ». Il défend que ce procédé de combustion « produit des fumées toxiques portées par le vent, elles dispersent une grande quantité de particules cancérigènes (ex: dioxine) qui échappent aux filtres. Les fumées vont venir polluer l’air, l’eau, les terres » et souligne que « des études montrent une augmentation de 20% du taux de cancer pour les habitants près de l’incinérateur ».  La centrale à base de combustion de Solides de Récupération est prévue pour 2021. Chaque année, la Réunion produit 400 000 tonnes de déchets.

 Limiter de moitié les déchets produits, objectif de la loi de la loi de transition énergétique pour la croissance verte 

Afin de lutter contre les gaspillages de ressources, la loi de transition énergétique pour la croissance verte fixe l’objectif de réduire de moitié les quantités de déchets mises en décharge et d’atteindre 65 % de recyclage d’ici 2025. En complément, la loi prévoit une amélioration de la valorisation énergétique pour les déchets non recyclables (principalement les refus issus de centres de tri). Après préparation, ces déchets peuvent être utilisés dans des installations adaptées sous forme de Combustibles Solides de Récupération (CSR) et fournir de l’énergie, en substitution aux énergies fossiles.

Les CSR sont des déchets non dangereux solides, composés de déchets qui ont été triés de manière à en extraire la fraction valorisable sous forme de matière dans les conditions technico-économiques du moment. Leur composition dépend de leur origine. Ils contiennent en proportions variées des résidus non recyclables de papier, carton, bois, plastiques. La valorisation énergétique est un second usage de ces substances.