©Marc Le Chelard / AFP
Alors que la compagnie du Ponant souhaite organiser une croisière de luxe, une fois par an, dans l’archipel des Chesterfield en Nouvelle-Calédonie, le gouvernement local n’a « pas encore statué ». L’archipel est à la fois classé en réserve naturelle et réserve intégrale et ce projet de croisière a provoqué une levée de boucliers du côté des associations environnementales.
« Lors de la venue en Nouvelle-Calédonie de l’un des responsables de la compagnie du Ponant, certaines associations environnementales ont tenu à réaffirmer leurs positions et organiser une manifestation rassemblant quelques dizaines de personnes », indique le gouvernement calédonien dans un communiqué. Les représentants de la compagnie avaient rencontré des associations environnementales vendredi dernier, suivi d’une manifestation contre l’organisation de cette croisière le lendemain.
L’accès à la réserve intégrale formellement interdit
« Le 14 août dernier, tous les récifs et lagons du parc naturel de la mer de Corail ont été classés en réserves naturelles (21 000 km2) ou intégrales (7 000 km2) », rappelle l’exécutif calédonien. « Le tourisme de masse dans les lagons, sur les récifs et îlots du Parc naturel de la mer de Corail est strictement interdit. L’accès aux réserves intégrales est strictement interdit, sauf mission scientifique, de suivi ou de surveillance. La compagnie du Ponant ne pourra en aucune façon accéder à ces 7 000 km2 de réserves intégrales », poursuit-il. « L’accès aux réserves naturelles est interdit à tous les navires de tourisme d’une capacité supérieure à 200 passagers. C’est le cas des navires de croisière qui accostent habituellement à Nouméa ».
« Une dérogation ne peut être accordée aux navires, d’une capacité inférieure à 200 passagers, qu’à l’issue de l’examen d’un dossier complet comprenant les études d’impact environnemental et les retombées économiques pour la Nouvelle-Calédonie », indique encore le gouvernement. « Sont prévues des mesures de suivi et d’encadrement comme notamment : l’interdiction du rejet de déchets, la limitation de la pollution sonore et lumineuse, l’interdiction de déballastage, la biosécurité, l’interdiction des activités aériennes et des activités nautiques motorisées, l’interdiction de la pêche et des bivouacs… ».
« Si la compagnie du Ponant envisage de demander une telle autorisation, elle n’a pas encore transmis de dossier demande d’accès à la réserve naturelle de Chesterfield. Le gouvernement n’a donc pas encore statué », conclut-il.