Et c’est la NASA qui le dit… Si El Nino a déjà bien fait sentir ses effets durant fin 2015, le phénomène devrait s’amplifier et empirer en ce premier semestre 2016. Les experts de la NASA craignent un El Nino 2016 plus puissant et dévastateur que jamais.
En ce moment même, le cyclone de catégorie 3 Ula continue sa route entre les îles Fidji et les îles Tonga, dans le Pacifique Sud. Poursuivant une trajectoire Sud-ouest, Ula engendre des vents de plus de 170 km/h avec des rafales à 230 accompagnés d’une houle destructrice. Passé les îles Fidji et Tonga, Ula devrait s’affaiblir. Mais Ula n’est pas le seul système dépressionnaire qui sévit actuellement sur le Pacifique. Le site Infos Cyclones en a recensé trois autres, éparpillés dans l’Océan Pacifique et provocants fortes pluies, vents et forte houle. Les systèmes dépressionnaires se forment sur une large bande nuageuse et instable qui s’étire de l’extrême Est de la Papouasie-Nouvelle-Guinée aux îles Australes et Gambier en Polynésie française. Soit plusieurs dizaines de kilomètres « d’air humide et instable qui se matérialise par de nombreux nuages de type Cumulonimbus dont les sommets atteignent 12 à 16km d’altitude ». C’est « la zone privilégiée de formation des cyclones tropicaux » et aussi la zone sur laquelle sont réparties toutes les îles du Pacifique.
Selon la NASA, les dernières images satellites du système rappellent le phénomène d’El Nino de 1997/1998. Cette saison là, « l’enfant terrible » du Pacifique a causé de très fortes pluies en Californie et au Peru, des vagues de chaleurs en Australie, des feux en Indonésie et plusieurs cyclones dans la Pacifique, dont Oséa, qui toucha l’Ouest des îles de la Société (Polynésie française) en 1998. On estime 23 000 décès dû au El Nino de 1997/1998. Pour son grand retour vers la fin 2015, El Nino a déjà fait sentir ses effets. Aux Etats-Unis par exemple, l’Est du pays a eu droit à un hiver très doux, avec des températures allant jusqu’à 20° C à Washington alors que les zones Sud et le Centre-Ouest essuyaient des tempêtes meurtrières entrainants des records d’inondations. Dans le Pacifique, les polynésiens ont fait d’abord face à une vague de chaleur inédite suivies, début décembre, de très fortes pluies engendrant des dégâts d’une rare ampleur. Leurs voisins insulaires sont eux, sous le feu de plusieurs systèmes dépressionnaires, dont Ula.
Le 27 décembre, la NASA annonce, image satellite à l’appuie, que le pire en matière de sécheresses et d’inondations est à venir. Oxfam International, une ONG qui agit contre la pauvreté, prévient, « le phénomène climatique El Nino pourrait contraindre des dizaines de millions de personnes à la famine, au manque d’eau et aux maladies si aucune action en amont n’est prise pour préparer les populations vulnérables à ses effets ». Des dizaines de millions de personnes, c’est énorme pour un système climatique concentré sur le Pacifique. Sauf que, les effets d’El Nino ne s’arrêtent pas au seul Océan Pacifique et à sa région. En Ethiopie par exemple, le phénomène amplifie la sécheresse dans la région et le gouvernement estime que, pour cette année, 10,2 millions de personnes pourraient nécessiter une aide humanitaire. Au Malawi, 2,8 millions de personnes pourraient manquer de nourriture avant Mars. Aux Etats-Unis, la NASA est formelle, le plus gros impact aura lieu en 2016. En Californie, on s’attend à une saison humide et orageuse juste après une sécheresse accrue. Les inondations auraient alors des conséquences plus désastreuses.
Les insulaires du Pacifique, au centre du phénomène, s’attendent au pire alors même qu’ils vivent déjà les dépressions et cyclones de ce El Nino, qui devrait s’affaiblir vers avril-mai. Vivement le printemps !