© A. Franck, Cirad
Le Cirad, l’Armeflhor et la Biofabrique « La Coccinelle » ont développé un prédateur biologique pour lutter contre l’aleurode, un ravageur attaquant les cultures de tomates. Leur étude sur le « Nesidiocoris volucer » a reçu la mention spéciale des Trophées ITA’innov (Innovation des Instituts techniques de recherche appliquée agricole) le 1er juin dernier à Paris.
Les chercheurs ont misé sur la chaîne alimentaire pour lutter plus efficacement contre l’aleurode, un parasite qui menace les exploitations sous serre de tomates à la Réunion. La solution est un auxiliaire de culture, c’est à dire un insecte parasite ou prédateur de ravageurs de culture. Il s’agit du « Nesidiocoris volucer », une punaise qui s’attaque aux aleurodes, l’un des principaux ravageurs de la tomate. « Nesidiocoris volucer est une punaise indigène de la Réunion, décrit pour la 1ère fois en 1902. Elle s’attaque aux larves d’aleurodes, et en moindre mesure à celles de thrips et aux acariens tétranyques, tous ravageurs de la tomate. Elle ne fait pas de dégâts sur la culture et elle s’y développe bien », explique Helène Delatte, qui a dirigé les recherches du Cirad sur l’insecte.
Le développement de cette étude est le fruit d’un partenariat entre trois organismes de recherche agricole. D’abord, le Cirad concernant l’étude biologique en laboratoire . Les phases de test d’efficacité sous serre, ont été réaliséés par l’Armefhlor. Dernière étape, la biofabrique Cocinelle a ensuite mis au point les élevages et la production de masse de l’insecte. « Ce type de collaboration pour l’innovation agricole s’inscrit parfaitement dans l’esprit des Réseaux d’innovation et de transfert agricole en outre-mer », ont souligné Alain Dambreville, Président de l’Armeflhor, et Guillaume Insa, animateur du Rita Horticole. Elle souligne la complémentarité entre recherche, institut technique et entreprise locale, pour développer une solution innovante répondant à une préoccupation du monde agricole réunionnais.
La Cirad Réunion a déclaré que cette solution biologique permet de réduire de 80 % l’usage d’aleurodicide. Elle sera commercialisée aux producteurs réunionnais par la biofabrique Coccinelle au cours de cette année.