Biodiversité : Une nouvelle espèce de ver à 5 bouches découverte à la Réunion

Biodiversité : Une nouvelle espèce de ver à 5 bouches découverte à la Réunion

Une nouvelle espèce de ver rond a été découverte sur l’île de la Réunion. Sa particularité : il dispose de  5 bouches différentes qu’il adapte en fonction de son alimentation. 

C’est une espèce insolite que les scientifiques de l’Institut Max Planck (l’équivalent allemand du CNRS) ont découvert sur l’île de la Réunion. Il s’agit d’un ver rond, portant le nom savant de Pristionchus borbonicus  et vivant à l’intérieur des figues sauvages. C’est une équipe de chercheurs dirigée par le Professeur Matthias Herrmann et le Docteur Half Sommer, travaillant au sein du Parc National de la Réunion depuis 8 ans, qui est à l’origine de cette découverte. Leur mission portait sur une étude des nématodes, un type de ver, présent sur le territoire  afin d’en relever des échantillons. Ils ont d’abord identifié plusieurs individus de nématode, pouvant correspondre à des espèces distinctes. La surprise fût de taille lorsque les scientifiques ont constaté qu’il s’agissait d’une seule et même espèce après l’étude du génome de l’invertébré. « Les différentes formes de la bouche de Pristionchus borbonicus que nous avons trouvées sont maintenant spécialisées pour la prise préférée des bactéries, des levures ou d’autres vers ronds. Alors, évidemment, ils occupent des niches écologiques différentes au sein de la figue », explique Ralf Sommer, le Directeur du Département de la Biologie évolutionnaire.

Cette nouvelle espèce endémique de l’Ile de La Réunion, est un exemple extrême de divergence évolutive au sein d’une espèce sur un même lieu. Jusqu’à présent Sommer et son équipe savait que l’espèce de Pristionchus, avec laquelle ils ont déjà travaillé vivant sur des scarabées, développent deux formes de bouche différentes. Une nouveau terrain d’études s’ouvre pour ces scientifiques qui cherchent désormais à comprendre le rôle que joue le Pristionchus borbonicus dans ce système complexe et passionnant. L’étude “Large-scale diversification without genetic isolation in nematode symbionts of figs” sera publiée dans Science Advances le 15 janvier.