Biodiversité : Onze espèces de moustiques trouvées sur trois îles néerlandaises des Antilles

Biodiversité : Onze espèces de moustiques trouvées sur trois îles néerlandaises des Antilles

©Sam Boerlijst

A travers une étude réalisée en 2018 dans les îles néerlandaises de Sint Maarten, Saba et de Saint-Eustache, un groupe de chercheurs du Naturalis Biodiversity Center et de l’Université de Leiden a identifié onze espèces différentes, dont deux nouvelles espèces pour Sint Maarten.

Avec une augmentation des voyages internationaux et un changement de l’utilisation des terres par l’urbanisation, il y a eu des changements importants au sein des populations de moustiques au cours des dernières décennies. Cela est particulièrement vrai dans les Caraïbes, où une augmentation de la population humaine a été couplée à une augmentation des épidémies de maladies transmises par les moustiques. À titre d’exemple, on peut citer les épidémies de chikungunya en 2014, de zika en 2016. Cette année, c’est une épidémie de dengue qui semble faire son retour, notamment dans les Antilles françaises.

70 ans après les premières études sur les moustiques sur les îles de Saba, de Saint-Eustache et de Sint-Maarten, cette étude de 2018 avait pour objectif de « se documenter des espèces particulières présentes, mais aussi de fournir une nouvelle clé à utiliser pour l’identification des espèces pour les adultes et les larves, notamment à travers leur ADN ».

« La compréhension des populations locales d’insectes peut fournir un aperçu de la santé de l’environnement. Par exemple, les déplacements de populations peuvent montrer l’impact de l’urbanisation accrue ou de la dégradation de l’habitat naturel local. La compréhension de la biodiversité et de la densité de population des moustiques peut donner aux chercheurs un aperçu plus clair de l’état naturel actuel et aider à avertir les autorités publiques des problèmes de santé potentiels » indique l’étude.

« Les moustiques, souvent considérés comme des ravageurs, peuvent fournir des renseignements importants sur la présence de certaines maladies. De plus, les moustiques jouent un rôle important dans plusieurs écosystèmes, en tant que source de nourriture, et servent de filtres à eau et de pollinisateurs végétaux ».

Le moustique noir du marais salé, Aedes taeniorhynchus, enregistré pour la première fois à Sint Maarten ©Jordy van der Beek

Le moustique noir du marais salé, Aedes taeniorhynchus, enregistré pour la première fois à Sint Maarten ©Jordy van der Beek

Au cours de cette mission, des spécimens adultes et larves de onze espèces ont été identifiés entre les trois îles; huit sur Sint Maarten, six sur Saba et deux sur Saint Eustache. « Les deux adultes les plus couramment capturés étaient le moustique domestique du sud, Culex quinquefasciatus (56 % des adultes) et le moustique de la fièvre jaune, Aedes aegypti (35 % des adultes). Sur les huit espèces trouvées sur Sint Maarten, deux n’avaient jamais été documentées auparavant et sont connues pour être des vecteurs potentiels de maladies, le moustique SLE (encéphalite de Saint-Louis) de Floride, le Culex nigripalpus et le moustique des marais salants noirs, Aedes taeniorhynchus ».

L’étude révèle que « des espèces généralement présentes dans les zones à forte population humaine ont été trouvées en abondance sur Sint Maarten et Saint Eustache, mais étaient rares sur Saba, ce qui a mis en évidence l’impact de la dégradation de l’habitat et les résultats positifs de la stratégie de lutte intensive contre les vecteurs sur Saba, où sur les autres îles c’est plus compliqué ».

En effet, en 2017, l’Institut national néerlandais de la Santé publique et de l’Environnement (National Institute of Public Health and the Environment) avait donné son feu vert pour le lâcher de 15 millions de moustiques génétiquement modifiés sur la petite île de Saba, pour lutter contre l’expansion contre les maladies vectorielles du zika telles que la dengue, le Zika ou le Chikungunya.