À l’issue d’une mission de prospection dans la forêt guyanaise, le Cirad a recensé deux nouvelles populations de cacaoyers capables de résister aux agressions des bioagresseurs comme les champignons.

Le Cirad (centre de coopération internationale en recherche agronomique pour le développement) a livré dernièrement livré sur son site les premiers résultats de sa mission de prospection menée en 2012 dans la forêt guyanaise. Les chercheurs agronomes ont ainsi pu mettre en évidence la découverte de nouvelles populations de cacaoyers, issues de la variété Guiana, immunisés face à l’invasion de bio-agresseurs comme les champignons. Le cacao Guiana est différent des autres cacaoyers par ses caractéristiques telles que des sillons marqués et la verrucosité de ses peaux. Depuis 1985, cette espèce fait l’objet de plusieurs campagnes de prospection par les chercheurs agronomes du Cirad. Localisé dans le sud-est de la Guyane, sur les rives du fleuve du Tanpok, les cacaoyers de cette région présentent un potentiel intéressant pour l’amélioration génétique de l’espèce. Les chercheurs agronomes y ont en effet découvert des clones très résistants aux pourritures brunes, dues aux champignons du genre Phytophthora, comme P. palmivora, P. megakarya, P. capsici, P. tropicalis. Ils ont également identifié des génotypes résistants à la maladie du balai de sorcière et aux mirides. Ces organismes sont responsables de la stagnation de la production cacaoyère dans les zones productrices, d’où l’intérêt de rechercher de nouveaux génotypes de ce groupe, capables d’enrichir la base génétique utilisable par les sélectionneurs.

Cette mission de prospection répondait également à un autre objectif : étoffer la collection du centre agronomique. La collection de cacaoyers du Cirad en Guyane contient plus de 500 accessions.Elle figure en bonne place parmi les collections recensées par l’International Cocoa Germplasm Database (ICGD). C’est la collection de référence pour le matériel spontané de Guyane. Elle recèle aussi des clones rares, voire très rares, issus de sélections et de prospections, et des représentants de quelques espèces voisines du cacaoyer. Installée sur le site de Paracou-Combi, à Sinnamary, en 1980, elle s’est enrichie au fil des années grâce aux prospections réalisées dans la région et au matériel importé de l’étranger. Elle couvre actuellement près de 1,5 hectare et compte 1 600 arbres.

credits photo: © Cirad, C. Lanaud