Biodiversité: La flore de Mayotte recensée par le Conservatoire national botanique de Mascarin

Biodiversité: La flore de Mayotte recensée par le Conservatoire national botanique de Mascarin

© Facebook © CBN-CPIE Mascarin

L’antenne mahohaise du Conservatoire national botanique de Mascarin, qui fête cette année ses 10 ans d’existence, a établi une liste de 708 espèces végétales indigènes recensées dont 48 sont endémiques de Mayotte. 

L’Île possède une flore exceptionnnelle qui n’a pas encore livré tous ses secrets. « Nous avons des espèces à Mayotte qui ne sont pas connues de la science, c’est-à-dire qu’elles ne possèdent pas de noms scientifiques », indique Abassi Dimassi, chargé de mission Connaissance et Conservation de la flore à  Mayotte. Depuis 10 ans, l’antenne mahoraise du Conservatoire national botanique de Mascarin a ainsi recensé 708 espèces indigènes de Mayotte, dont 48 espèces endémiques.  Nicolas Valy, responsable de l’antenne de Mayotte précise d’ailleurs que 6 espèces n’existent que sur le Mont Choungui. Malgré sa taille modeste, Mayotte, territoire français depuis 1860, n’a fait l’objet que de prospections ponctuelles jusqu’en 1995. Ce n’est qu’à partir de cette date, début de l’inventaire forestier, que l’on a commencé à mesurer la grande richesse floristique de cette île, sans cesse confirmée au gré de nouvelles découvertes. D’autre part, l’herbier de Mayotte a été créé en 1992 par la Direction de l’Agriculture et de la Forêt de Mayotte (DAF). Il est géré depuis 2008 par le Conservatoire Botanique National de Mascarin (CBNM) à Coconi. Il contient actuellement plus de 3200 échantillons représentant environ 1000 espèces présentes à Mayotte.

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Mais cette richesse botanique est menacée en raison de la déforestation et la présence de plantes exotiques invasives, importées par l’homme. « Nous savons que certaines espèces ont déjà disparu. L’idée serait d’éviter  que les espèces non répertoriées disparaissent également», poursuit Abassi Dimassi. De son côté, Nicolas Valy  ajoute que « 43% espèces endémiques sont menacées, dont 36 sont en danger critique. »
Pour préserver la flore mahoraise, l’antenne mahohaise du Conservatoire travaille actuellement sur le projet le projet DAUPI (démarche d’aménagement urbain avec des plantes indigènes).Objectif: fleurir les rues, les ronds-points, et autres espaces urbains avec des plantes indigènes.
Le conservatoire national entend également mener des actions de lobbying auprès de la population pour sensibiliser à la protection de ces espèces végétales.