Pour la première fois dans l’Histoire de la Polynésie, un inventaire a été réalisé sur la flore polynésienne. Selon nos confrères de Tahiti-infos, il révèle que deux tiers des plantes endémiques polynésiennes sont menacées.
L’élaboration de cet inventaire détaillé à été réalisé sur trois ans, en partie par les spécialistes de la Société d’ornithologie de Polynésie. Il permettra à la Direction polynésienne de l’environnement (DIREN) de mieux cibler ses actions de préservation des plantes endémiques du pays. Publié jeudi dernier par le Comité français de l’Union international pour la conservation de la nature (UICN) et le Muséum nationale d’Histoire naturelle, les résultats de l’inventaire ont été introduits dans la liste rouge des espèces menacées de France. L’inventaire dresse un état des lieux « très préoccupant » de la flore polynésienne. Deux tiers des plantes endémiques et la moitié des oiseaux seraient menacés, parmi toutes ces espèces, beaucoup sont uniques au monde. Parmi les grandes menaces, on retrouve l’importation d’espèces animales et végétales qui altèrent l’équilibre naturel fragile des îles de Polynésie. La plante envahissante la plus connue sur le territoire est le Miconia, introduite en 1937, qui prolifère dans les vallées et forêts tropicales humides de la Polynésie.
On note également que les rats seraient une menace dirècte pour les Monarques, cet oiseau devenu rare que l’on rencontre dans les vallées. Sur l’île de Fatu Hiva, aux Marquises, il ne resterait que 30 individus, ce qui place l’oiseau dans la catégorie des espèces « en danger critique ». Autre espèce endémique classée « en danger critique », la célèbre Tiaré Apetahi (photo). Emblématique, l’arbuste pousse exclusivement sur le Mont Temehani, sur l’île de Raiatea (Îles de la Société). La fleur de cet arbuste éclot chaque matin, avant les premières lueurs du jour, comme une main qui s’ouvre, un spectacle rare qui pourrait complètement disparaître. D’autres espèces d’oiseaux et de plantes sont « en danger critique », comme le Petrel de Tahiti, oiseau nichant au sol et « quasi menacé » ou encore, l’arbre Rauvolfia Nukuhivensis. L’inventaire permettra à la DIREN de mieux cibler ses actions de préservation et de sensibilisation. Elle s’est fixée pour mission de préserver les espaces, lutter contre les espèces envahissantes et protéger celles qui sont menacées.