Biodiversité en Outre-mer : L’Agence Française de la Biodiversité, une mise en oeuvre complexe

Biodiversité en Outre-mer : L’Agence Française de la Biodiversité, une mise en oeuvre complexe

Les députés Serge Letchimy et Victorin Lurel ont remis à la Ministre du développement durable Ségolène Royal, le 17 juillet dernier, le rapport sur les déclinaisons de l’Agence de Biodiversité dans les Outre-mer. Ce document dont la rédaction d’Outremers 360 a pris connaissance, révèle un projet ambitieux mais complexe dans la mise en oeuvre.

Composé d’une dizaine de pages, le rapport énumère les travaux opérés par les différentes régions ultramarines sur le schéma de création de l’Agence française de la biodiversité (AFB). Un rapport dans lequel Outremers 360 a relevé quelques disparités. A cette date, seules la Réunion et la Guyane ont une longueur d’avancée dans la mouture de cet organisme. La Réunion a par exemple défini les missions que la nouvelle agence se verra assigner. Parmi celles-ci, on note notamment la lutte contre les espèces exotiques invasives, travailler pour la reconnaissance de la pharmacopée traditionnelle ou encore servir de centre de ressources de l’Unesco pour le sud de l’océan Indien. Pour la Guyane, c’est l’Office de la Biodiversité Amazonienne en Guyane (OBAG), fruit d’une fusion entre le Conservatoire écologique et le Conservatoire botanique de Guyane, qui assurera la représentation de l’AFB sur le territoire. Dans les autres départements, l’heure est encore à la réflexion sur l’articulation des compétences de la prochaine institution avec les missions déjà couvertes par les acteurs locaux.

La définition précise des missions de l’agence n’est pas le seul point ambigu. La question de la gouvernance est également soulevée. Pour faire étendre la voix des ultramarins au niveau national, le rapport préconise la découpe de ces régions en bassins écosystémiques. Une proposition a été formulée mais elle n’est pas, pour le moment, validée. A cela s’ajoute, la création d’un comité thématique pour l’Outre-mer. Cette structure serait compétente pour toutes les décisions relatives à ces espaces. Dans ce comité, chaque bassin sera représenté par un élu. Les deux rapporteurs Victorin Lurel et Serge Letchimy ont des avis divergents concernant le mode de désignation des représentants au sein du conseil d’administration de l’AFB. Des interrogations qui montrent que la route est encore longue. Seule certitude dans ce dossier : le calendrier final. Les différents projets de délégations de l’Agence Française de la  Biodiversité doivent être aboutis au plus tard au 1er janvier 2016.