Tout le monde connait le Dodo, cet oiseau « aptère » (incapable de voler), emblématique de l’Océan Indien et qui disparu de la surface de la planète. Avec lui, plusieurs dizaines d’espèces d’oiseaux « aptères » ont également disparus. Il reste cependant une quarantaine d’autres à travers le monde, dont le Râle de Cuvier, présent dans la région de l’île Mayotte.
La Nouvelle-Calédonie a le Cagou, la Nouvelle-Zélande possède le Kiwi et l’île Mayotte abrite le Râle de Cuvier. C’est trois oiseaux ont un point en commun ; ils font partis des oiseaux « aptères », incapable de voler. Le Râle de Cuvier, mesurant environ 30 cm, porte un plumage brun surmonté d’une bavette blanche. Il ne vit qu’à Madagascar, aux Seychelles et à Mayotte, où il arpente les zones humides et mangrove juché sur ses longues et fines pattes. Mais à Mayotte, l’oiseau est menacé par le recul de son milieu de vie face à l’activité humaine. C’est pourquoi depuis un an, l’association Gepomay, spécialisée dans l’étude des oiseaux de Mayotte, suit de très près le Râle de Cuvier, afin de mieux le connaître, de mieux cerner les zones où il est présent et « comprendre en particulier comment se déroule la reproduction ». Un couple est d’ores et déjà observé par certains spécialistes de Gepomay, dans la baie de Bouéni. Des mâles chanteurs attirent également l’attention des autres spécialistes de l’association. Ces derniers sont situés à l’intérieure de la Grande Terre, dans la zone humide de Coconi.
L’observation et l’étude de ces oiseaux bénéficie d’un soutien financier de la DEAL de Mayotte et devrait durer tout au long de cette année. L’objectif final est de « mettre en place des protocoles de conservation ». Les autorités de l’île l’avait déjà fait avec le Héron crabier blanc. Tout est mis en oeuvre pour atteindre l’objectif, de « l’observation visuelle » à « l’utilisation de matériels sonores ». Tout porte à croire qu’en 2016, le Râle de Cuvier livrera quelqu’uns de ses secrets.