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« 44 % des forêts naturelles ont disparu ces 60 dernières années à Madagascar », note le Cirad en réaction à une récente étude parue ce 17 mai dans Biological Conservation. Le Cirad appelle à la sauvegarde des forêts restantes et à la reforestation.
« Avec près de 90 % d’espèces endémiques, c’est une biodiversité unique qui est mise en péril. D’autant plus que les forêts restantes sont gravement fragmentées », alerte le Cirad. L’analyse de l’évolution du couvert forestier sur six décennies a montré que Madagascar a perdu 44 % de ses forêts naturelles depuis les années 1950, indique l’étude. « Autre inquiétude, les massifs forestiers restants sont extrêmement fragmentés, 46 % des zones forestières se situant désormais à moins de 100 mètres d’une lisière où d’un espace ouvert ». « Des populations sont très dépendantes de la forêt, pour le bois d’une part (énergie, construction, fibres), mais également pour les produits forestiers non ligneux (gibier, fruits et noix, miel, plantes médicinales…) utilisés pour se soigner ou pour s’alimenter, notamment pendant les périodes de soudure, entre deux saisons de récolte », affirme Ghislain Vieilledent, auteur de l’étude et écologue au Cirad. Les écosystèmes forestiers offrent plusieurs services environnementaux comme la protection des sols ou la régulation du climat, aussi bien à l’échelle mondiale en constituant des « puits de carbone », qu’à l’échelle locale en jouant le rôle de « château d’eau », précise le centre agronomique.
Le Cirad appelle à « sauver les forêts restantes de l’île, mais aussi d’entreprendre des projets de reforestation ». « Contrairement aux régions tempérées, l’érosion des sols est importante après déforestation et les zones laissées à l’abandon sont difficilement recolonisées spontanément par la forêt. Il faut donc aider à la réimplantation des espèces forestières ». L’agriculture, la démographie « galopante », la mauvaise gouvernance et le non-respect des lois environnementales, sont les principaux facteurs pointés du doigt par le Cirad. « Il faut réagir, et vite, pour stopper la déforestation. Cela passera nécessairement par une sensibilisation accrue, une augmentation de l’aide internationale, et surtout une reconsidération des stratégies de conservation et de développement à Madagascar », ajoute Ghislain Vieilledent.