© Realnum/VPLP- Zéphyr et Borée- Jifmar 30
La fusée européenne va traverser l’Atlantique à bord d’un navire hybride, propulsé par du gaz naturel liquéfié et du vent. Un transport plus écologique, auquel les industriels ont de plus en plus recours.
Comment transporter les morceaux d’Ariane 6, la future fusée européenne, jusqu’à sa base de lancement en Guyane? En bateau à voile. Il s’appelle « Canopée », mesure plus de cent mètres long et est surmonté de quatre rectangulaires de 30 mètres de haut: des voiles. Chacune couvre une surface de près de 400 m2 – l’équivalent de deux terrains de tennis. Ce sont ces ailes qui vont permettre d’économiser du carburant, donc de réduire de 30% en moyenne les émissions de CO2.
C’est une « innovation majeure », se targue le cabinet VPLP Design qui l’a dessiné pour l’entreprise de transport décarbonnisé Alizés. Le navire sera propulsé à l’aide de gaz naturel liquéfié et d’un diesel marin, moins polluant que le fioul lourd. Avec la force du vent, ils permettront d’atteindre une vitesse de 16,5 nœuds, soit 30 kilomètres par heure. La mise à l’eau est prévue pour 2022. La première Ariane 6 s’envolera, elle, dès l’été 2020.
ArianeGroup n’est pas le seul à surfer sur la force du vent. Le secteur maritime, responsable de près de 3% des émissions mondiales de gaz carbonique, est en phase de mutation vers des pratiques plus écologiques. Réduction de la vitesse de croisière, fonctionnement au biocarburant ou à hydrogène… Et utilisation de voiles.
Airbus aussi se tourne vers la voile
C’est ce vers quoi s’est par exemple tournée Airbus, dont une partie des pièces d’avions est transportée par cargo. En 2021, un de ces navires va ainsi être équipé d’une voile, semblable à un immense parapente d’une surface de 500 m2. La même année, l’armateur français Neoline prévoit aussi la mise à l’eau de deux cargos de 136 mètres de long, à voile. De drôles d’engin qui deviennent…dans l’air du temps.
Avec AFP
